Afin d’éviter l’acharnement thérapeutique, si vous êtes un jour confronté à une situation médicale critique, il faut savoir qu’il existe en France plusieurs solutions pour faire connaître sa volonté. En effet, depuis la loi Leonetti de 2005, confirmée par une seconde loi éthique en 2016, chaque personne a la possibilité de rédiger des directives anticipées, aussi appelées directives de fin de vie. Par ce biais, tous les patients et malades ont l’assurance de voir leurs souhaits respectés, notamment concernant les questions liées à l’acharnement thérapeutique. Pour mieux connaitre cette loi et ce droit, voici un récapitulatif de tout ce qu’il faut savoir sur les directives anticipées.
À quoi servent les directives anticipées ?
Grâce aux directives anticipées, chaque personne peut planifier les décisions à suivre si elle se retrouve un jour en fin de vie, dans l’incapacité d’exprimer une décision médicale. Grâce à ce document, vous pouvez par exemple manifester votre volonté au regard des soins palliatifs et de l’acharnement thérapeutique, en indiquant à l’équipe médicale et aux médecins si vous souhaitez ou non poursuivre les traitements en cours jusqu’au bout.
C’est une solution idéale pour le malade, qui est assuré d’avoir la fin de vie qu’il souhaite, peu importe le choix ou la volonté de sa famille. Les directives de fin de vie peuvent ainsi s’appliquer à la suite d’un coma, ou lorsque le malade est dans une situation de mort cérébrale avérée, après un accident ou une maladie.
Qui a le droit de rédiger des directives anticipées ?
Chaque personne majeure peut choisir d’établir des directives de fin de vie, y compris celle qui se trouve sous tutelle ou curatelle. Néanmoins, pour des raisons évidentes, cette dernière devra solliciter le juge ou le conseil de famille pour obtenir l’autorisation.
Quelles formes doivent revêtir les directives anticipées ?
Afin d’être reconnues comme valables, les directives anticipées ne peuvent se faire que dans quelques contextes précis. Pour commencer, il est possible de les écrire sur papier libre et de les conserver à domicile, voire de les confier à un proche ou à un médecin traitant. Au contraire, si vous souhaitez être guidé, vous pouvez opter pour le formulaire du gouvernement, disponible sur le site du Ministère de la Santé.
De manière générale, les directives doivent être écrites et signées à la main, pour être plus facilement authentifiables. Au même titre que la signature, plusieurs autres éléments doivent figurer sur le document, comme la date de rédaction, les noms et prénoms de la personne, ou encore sa date et son lieu de naissance.
Enfin, si vous ne pouvez plus écrire vous-même, les directives peuvent être rédigées par un tiers, à condition que deux témoins soient présents au moment concerné, et qu’ils attestent de la fiabilité de votre déclaration en joignant une attestation sur l’honneur.
Est-ce que les médecins sont obligés de suivre ces directives ?
Peu importe votre choix, la loi Claeys-Leonetti exige que l’équipe médicale en charge de votre dossier respecte votre volonté, sauf cas exceptionnels au nombre de deux.
Ainsi, si vous êtes en urgence vitale et qu’aucune évaluation de votre santé n’a pu être encore faite, les médecins peuvent décider de vous maintenir en vie temporairement contre votre volonté. Également, si vos directives sont inappropriées au regard de votre état de santé, l’équipe médicale peut librement opter pour un acharnement thérapeutique plus important que celui désiré par le malade. Néanmoins, une validation collégiale du diagnostic est nécessaire par l’ensemble des médecins de l’équipe.
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