La personne âgée, résidente d’un Ehpad ne souhaite pas être transférée à l’hôpital, même si elle est consciente que son état de santé se détériore et qu’elle pense être en fin de vie. Elle aspire à finir sa vie dans son lieu de résidence, d’autant plus si elle considère l’Ehpad comme sa propre maison.
La fin de vie pour le résident d’un Ehpad n’est pas comparable à la fin de vie des patients dans un service de gériatrie ou de soins palliatifs à l’hôpital. Le personnel fournit un travail de très grande qualité, à l’hôpital comme à l’Ehpad, pourtant la personne âgée ne rentre à l’hôpital qui si elle est malade alors qu’elle peut s’installer à l’Ehpad en bonne santé. L’hôpital n’est pas censé être un lieu de long séjour, alors que l’Ehpad en est un.
A l’Ehpad, la prise en charge de la personne âgée n’est pas réservée aux soignants. Les agents de service et le personnel social tiennent une grande place et participent à la mise en œuvre du projet de vie du résident lorsqu’il arrive dans l’établissement. Leur travail quotidien dans l’enceinte de l’établissement d’hégergement leur permet de tisser des liens avec les résidents. Ces liens entraînant une implication émotionnelle lors du décès d’un des résidents et dans la période qui le précède.
La fin de vie à l’Ehpad et les soins palliatifs
D’une manière générale, les soins palliatifs sont gérés par une équipe pluridisciplinaire, dans le but de soulager la douleur physique et psychologique du patient en relation avec son état de santé et le fait qu’il soit en fin de vie. En France, les droits du malade en fin de vie sont protégés par la loi Léonetti (2005) et la loi Claeys-Léonetti (2016), interdisant, entre autres, l’acharnement thérapeutique et imposant un dialogue avancé entre le malade, sa famille et les soignants (médecin, infirmiers, aide soignants, kinésithérapeutes, etc.).
A l’Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), l’approche des soins palliatifs est quelque peu “restructurée” par le comportement très impliqué du personnel. Les soins palliatifs prennent alors une tendance sociale avant d’être médicale ou sanitaire, avec l’intervention des équipes et professions sociales (auxiliaires de vie, agents de service) ainsi que le personnel médical (médecin, infirmiers, psychologues, etc.).
De même qu’à l’hôpital, le médecin et l’infirmière coordinatrice de l’Ehpad s’investissent de façon systématique et très professionnelle dans l’accompagnement des résidents en fin de vie. Les aides soignants et les auxiliaires de vie, en tant que personnel non intégré au protocole médical, jouent un grand rôle en s’engageant par l’intermédiaire d’une démarche individuelle. Ils s’impliquent émotionnellement dans la fin de vie du résident, qu’ils aident et soutiennent au quotidien, souvent depuis des années.
La fin de vie à l’Ehpad, les soins de confort et d’accompagnement
La fin de vie d’une personne âgée n’est pas systématiquement soumise à des soins palliatifs. Les soins de confort et d’accompagnement pour une personne âgée qui s’éteint, diffèrent des soins palliatifs par l’absence de soins médicaux. Ce sont des soins qui ont pour but le confort et le bien-être moral et physique du mourant. C’est un accompagnement qui, en plus d’atténuer les douleurs, soutient le moral des patients.
Le personnel qui prodigue des soins de confort et d’accompagnement n’est pas obligatoirement de formation médicale. Pourtant, s’il est amené à pratiquer des massages, il est évident qu’il doit suivre une formation afin de respecter la fragilité et la sensibilité de la personne.
Les soins de confort et d’accompagnement demandent de la disponibilité de la part du personnel, de la famille ou éventuellement des bénévoles. Il faut être capable de tenir la main de la personne âgée lorsqu’elle dort, de s’adresser à elle avec respect et compréhension, de la plonger dans un univers musical qui va l’apaiser et de l’écouter si elle a envie de se livrer. Toutes ces situations ne dépendent pas que des infirmiers ou du médecin, mais elles dépendent de personnes prêtent à s’impliquer dans un travail qui frôle l’implication personnelle.
La personne âgée est alors à l’Ehpad comme si elle était à son domicile, entourée par des personnes bienveillantes et disponibles pour elle.
La fin de vie à l’Ehpad, les relations avec les familles
De nombreux Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes s’organisent pour faciliter les relations entre la personne en fin de vie et sa famille. Les horaires de visite sont aménagés, un membre de la famille peut passer la nuit à l’Ehpad ou prendre ses repas avec la personne âgée.
La présence d’une famille bienveillante a un effet calmant et rassurant, bénéfique à la personne âgée consciente de la situation, en faisant disparaître le stress et l’inquiétude. La personne âgée qui n’est plus seule pour dîner retrouve l’appétit et celle dont on tient la main lorsqu’elle dort est moins agitée.
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