En tant qu’aidant, il demeure primordial de comprendre l’intérêt et les enjeux de l’accompagnement proposé à votre proche en perte d’autonomie et/ou en fin de vie.
Le rôle d’aidant va bien plus loin qu’une simple aide quotidienne pour la marche ou les courses. Il s’agit d’anticiper ou de réagir à l’environnement dans lequel votre proche évolue, pour son bien et sa sécurité.
Mais de quoi s’agit-il ? Pourquoi est-ce important ? Explications.
L’autonomie de l’aidé : de quoi s’agit-il ?
En quoi consiste l’autonomie d’un individu ? La question ne se pose pas lorsqu’une personne est valide, qu’elle est en bonne santé, capable physiquement et mentalement d’évoluer dans son environnement.
D’ailleurs, tout au long de l’enfance et de l’adolescence, tout un chacun veille à l’apprentissage de l’autonomie. Une fois acquise, on ne s’imagine pas à quel point tout un quotidien peut changer si l’autonomie est fragilisée.
Pourtant, face à la maladie, l’âge avançant, la perte de mobilité, la fin de vie, cette autonomie est mise à mal. Les actes courants de la vie quotidienne deviennent de plus en plus difficiles et mettent parfois la personne en danger. A cela s’ajoute évidemment le déni lié à la perte d’autonomie, compréhensible. En effet, il n’est jamais simple d’accepter de ne plus être capable de réaliser certaines tâches. Avoir besoin d’aide et en demander est une étape encore plus difficile à franchir.
Observer et évaluer l’autonomie de l’aidé : pourquoi faire ?
C’est donc à ce stade que votre rôle d’aidant prend tout son sens. Si vous aidez votre proche en perte d’autonomie ou en fin de vie, il est utile d’observer et d’évaluer son autonomie pour adapter votre accompagnement.
Pourquoi observer et évaluer son autonomie ? Parce qu’il faut être conscient de ce que votre proche est capable ou non de faire seul. Ainsi, vous le laissez agir en autonomie pour ce qui est des actes qu’il maîtrise toujours, et vous intervenez pour le reste. C’est aussi une étape importante car votre proche peut ne pas avoir conscience de sa perte d’autonomie et vous jurer que tout va bien alors que dans les faits, il se met en danger ou ne parvient plus à agir dans son intérêt.
Observation et évaluation de l’autonomie de l’aidé : comment procéder ?
Votre rôle d’aidant demande de la compréhension, de la bienveillance, de la patience, et de l’écoute active pour accompagner votre proche dans les meilleures conditions possibles.
- Observez votre proche, en silence, sans jugement pendant trois semaines.
- Remplissez le questionnaire Odella.fr, accessible en téléchargeant le livre blanc sur l’accompagnement de la fin de vie d’un proche pour identifier les paramètres importants à prendre en compte.
- Dialoguez avec votre proche en perte d’autonomie pour avoir son ressenti. C’est un point essentiel car votre perception et la sienne restent totalement subjectives. Ce qu’il ressent est légitime, et doit être entendu car il s’agit de sa vie, de ses émotions, face à la perte d’autonomie. Ce que vous voyez peut être différent de ce qu’il ressent car vous avez deux positions bien distinctes. Ouvrir le dialogue est alors indispensable pour comprendre.
- Transmettez ensuite le questionnaire au médecin traitant de votre proche âgé si vous estimez que certaines réponses mettent en lumière un besoin particulier (services à la personne, matériel paramédical, adaptation du logement, etc).
Observer et analyser, aller plus loin
Être attentif aux signes de la perte d’autonomie de votre proche est déjà un premier pas dans votre accompagnement. Mais vous pouvez également reproduire cela pour observer l’environnement de votre proche, ses capacités cognitives, l’accessibilité de son logement.
L’objectif ? Tout faire pour qu’il conserve son plus haut niveau d’autonomie en fonction de sa situation et qu’il puisse rester chez lui le plus longtemps possible (si c’est ce qu’il souhaite, bien entendu).
Cela passe alors par l’observation de son lieu de vie : est-il adapté à sa perte d’autonomie ? Peut-il circuler librement, simplement, en toute sécurité ? Le logement nécessite-t-il des adaptations majeures ou mineures ? Faut-il effectuer des travaux ? Les actes de la vie quotidienne sont-ils facilités par quelques bons réflexes ? Le nécessaire est-il fait en matière de téléassistance ?
L’objectif est alors de sécuriser l’environnement de votre proche, de le rendre confortable et accessible pour qu’il puisse conserver son autonomie. Il n’est pas question de tout changer mais de prendre en compte les besoins de votre proche pour adapter l’accompagnement, sans l’infantiliser, en optimisant ses déplacements, en maintenant sa mobilité, pour son bien.
(Crédit photo : iStock – MoMo Productions)