Devenir aidant est naturel pour certaines personnes, qui ont à cœur d’accompagner -bien souvent- son parent âgé. Mais cet accompagnement implique bien plus que les gestes de la vie courante.
Face à la perte de mobilité, d’autonomie. Face à la maladie et la fin de vie, comment soutenir émotionnellement et moralement votre proche en tant qu’aidant ?
Soutenir émotionnellement et moralement l’aidé : pour quelles raisons ?
Il faut garder à l’esprit que la perte d’autonomie, la fin de vie, amène votre proche à voir son environnement totalement bouleversé. Pendant des années, il a été totalement autonome, ne se posait sans doute aucune question sur les actes de la vie courante, agissait, quand il le voulait.
Dorénavant, le quotidien est plus difficile et c’est un réel chamboulement pour lui. Lui qui, auparavant était acteur de son quotidien, en devient le premier spectateur. Lui qui était autonome a maintenant besoin d’aide. Se voir faiblir, ne plus réussir ce qu’il faisait machinalement avant, demeure marquant, brutal, difficile à accepter.
La perte d’autonomie amène souvent à l’isolement : la peur qu’on le voit dans cet état, l’incapacité à sortir de chez lui en toute sécurité, le moral en berne, le déni.
Votre présence est alors capitale, pour que chaque jour soit une nouvelle occasion pour lui d’exister en tant que tel, de profiter de sa vie, de chérir chaque instant, même si son autonomie diminue.
Soutien émotionnel et moral : de quoi s’agit-il ?
Mais que signifie « soutenir émotionnellement et moralement » votre proche ? Quels sont les piliers de cet accompagnement ?
Le soutien moral et émotionnel de votre proche peut prendre différentes formes, selon le lien qui vous unit, sa condition physique, sa personnalité, sa vision de la situation.
- L’écouter activement : ses émotions, ses sentiments, ses peurs, ses questions, ses doutes.
- Légitimer ses confidences sans jamais le juger : ce qu’il ressent est personnel, existe, et ne doit en aucun cas être sous-estimé sous prétexte que vous ne réagiriez pas de la même manière ou que la situation vous paraît différente.
- Dialoguer, avec transparence et sincérité : il paraît facile d’infantiliser les personnes en perte d’autonomie, pour les protéger ou les soulager. Pourtant, dialoguer avec transparence et sincérité est un excellent moyen de soutenir votre proche. Il acceptera ce qu’il comprend, et surtout s’il se sentira en confiance avec vous.
- Être bienveillant : la situation à laquelle votre proche est confrontée est difficile à accepter et à vivre au quotidien. La bienveillance est capitale pour ne pas lui ajouter de pression supplémentaire. Patience, résilience, écoute, respect, paroles valorisantes et rassurantes, sont quelques exemples des valeurs attribuées à la bienveillance.
- Respecter ses souhaits : votre proche reste maître de son destin. Laissez-le choisir en état de cause ce qu’il souhaite pour lui, tant qu’il le fait dans son intérêt ! Votre posture d’aidant vous amène surtout à l’aider, l’accompagner, plutôt que de faire « à sa place ». Ainsi, en respectant ses souhaits, il se sentira soutenu, reconnu à sa juste valeur, encore maître de son destin.
- Créer des souvenirs autour d’activités ludiques, de sorties, de moments conviviaux, plutôt que de se concentrer sur la maladie, la perte d’autonomie. Il est capital de créer de véritables moments de vie avec votre proche, de lui changer les idées, de lui rendre visite, de lui faire faire des activités qui lui plaisent, le stimulent, quotidiennement.
Les effets du soutien émotionnel et moral sur votre proche
Votre proche, s’il se sent soutenu par vous, aura plus tendance à vous faire confiance et surtout à vous solliciter lorsqu’il en ressentira le besoin.
Votre lien est unique, précieux, très fort et constitue un pilier de taille. Plus heureux, plus serein face à sa perte d’autonomie, votre proche ne se sentira que mieux de savoir que vous êtes là pour lui, ni trop, ni pas assez, et que vous agissez selon ses souhaits.
Devoir se battre quotidiennement pour faire valoir ses envies est invivable pour une personne en perte d’autonomie, encore capable de penser par elle-même. Ce soutien est inestimable pour que votre proche puisse continuer sa vie chez lui, le plus longtemps possible.
(Crédit photo : iStock – SB Arts Media)