Avec une population de près de 10 millions de personnes, le nombre d’aidants familiaux a considérablement augmenté ces dernières années. En cause, le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques.  

Ainsi se pose aujourd’hui la question de la reconnaissance des aidants familiaux : à quelles aides peuvent-ils prétendre pour pouvoir assurer leur rôle tout en préservant leur santé, leur carrière professionnelle et leur vie privée ? 

Avec la loi de l’Adaptation de la société au vieillissement (ASV) entrée en vigueur en 2016, les aidants familiaux disposent désormais d’un véritable statut juridique. Cette loi s’accompagne de plusieurs dispositifs d’aide et d’accompagnement.

Les aides financières

L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA)

Votre proche aidé peut vous employer comme aidant familial salarié grâce aux aides auxquelles il peut prétendre.  Néanmoins, le conjoint, concubin ou partenaire de Pacs ne peut pas rentrer dans le dispositif.

Par exemple, la loi autorise un bénéficiaire de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à employer, grâce à la somme perçue de cette allocation, un membre de sa famille. Ainsi, un proche peut être rémunéré sous certaines conditions pour les heures d’aide à domicile accomplies auprès du proche parent.

La personne aidée doit effectuer les mêmes démarches que tout employeur qui embauche un salarié : contrat de travail, déclaration à l’URSSAF, versement du salaire, etc. 

Le recours au CESU peut être judicieux dans ce cas, car il facilite grandement les démarches : les fiches de paie du salarié sont éditées automatiquement, et les charges sociales calculées et versées directement à l’URSSAF. 

Les congés pour les aidants

Le congé de proche aidant

Le congé de proche aidant permet à un salarié du privé de demander à son employeur de suspendre ou réduire son activité professionnelle pour accompagner une personne à qui elle vient en aide régulièrement, par exemple, une personne handicapée ou en perte d’autonomie. L’employeur ne peut pas refuser le congé. 

D’une durée maximale de trois mois, il peut être renouvelé dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle.

Le congé de solidarité familiale

Tout salarié peut bénéficier du Congé de solidarité familiale pour assister un proche qui souffre d’une pathologie mettant en jeu le pronostic vital ou qui est en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable. 

Il est d’une durée maximale de trois mois et peut être renouvelé une fois. Il peut être pris en continu, ou à temps partiel.  

Durant ce congé, vous pouvez percevoir une allocation journalière d’accompagnement de personne en fin de vie destinée à compenser la perte de revenus. 

Le droit au répit 

La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, promulguée en 2016, prévoit un droit au répit pour les aidants familiaux. Ce droit leur permet de prendre du temps pour eux dans le cadre de la prise en charge d’une personne fragilisée par la maladie, l’âge ou le handicap. 

Ce droit au répit permet  à l’aidant de : 

  •  Prendre du repos dans son activité d’accompagnement,  
  • Financer l’accueil de jour ou de nuit, l’hébergement temporaire en établissement, les vacances, etc. 

Les personnes concernées par ce droit au répit sont les aidants s’occupant de personnes bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) qui assurent une aide indispensable à leur proche et qui ne peuvent pas être remplacés. 

Ceux-ci peuvent ainsi se voir allouer une enveloppe d’un montant de 548,54 euros par an et par personne aidée. 

Un dispositif d’urgence est prévu en cas d’hospitalisation de l’aidant afin de prendre en charge temporairement la personne aidée au-delà des montants et des plafonds. 

Le soutien psychologique 

Les aidants familiaux peuvent trouver du soutien psychologique auprès :  

  • De groupes d’entraide ou de parole : les groupes de parole sont un excellent moyen d’alléger les charges émotionnelles et morales pouvant peser sur le quotidien de l’aidant ; 
  • D’associations d’aidants qui organisent des cafés des aidants ou des permanences téléphoniques (Allo Alzheimer, Avec nos proches) ; 
  • De plateformes dédiées et forums en ligne (Bonjour Fred, Aidons les nôtres, etc.) ; 
  • De consultations de thérapeutes pour des entretiens individuels.

L’orientation et la formation

Le ministère de la Santé et des Solidarités a publié un Guide de l’aidant familial régulièrement mis à jour.  

Ce guide permet aux aidants familiaux de mieux se familiariser avec leur rôle.  

Il contient de nombreux conseils pour les aider au quotidien, des informations sur les droits de la personne aidée et de la personne aidante, les coordonnées des organismes et associations vers lesquels se tourner pour trouver de l’aide, etc.  

Enfin, il existe des ateliers de formation pour mieux appréhender les défis qui attendent les aidants.

(Crédit photo : iStock / sukanya sitthikongsak)