Les infirmières, et tous les soignants de manière générale, sont tenues de soigner tous leurs patients de la même manière, peu importe leur origine ethnique, leur milieu social, leur âge, leur genre… Cependant, face à des personnes de culture et de langue différente, les professionnels de santé peuvent rencontrer des difficultés à se faire comprendre. Ils doivent alors s’adapter aux différentes cultures des patients pour leur prodiguer les meilleurs soins possibles, tout en respectant leurs coutumes et leur mode de fonctionnement.
Soigner tous les êtres humains de la même manière : la mission des infirmières
Le Code de la santé publique rappelle clairement, dans l’article R4312-11, que le rôle des infirmiers et des infirmières consiste à prodiguer des soins de qualité identique à tous leurs patients et ce, quelle que soit leur origine ethnique ou sociale : « L’infirmier doit écouter, examiner, conseiller, éduquer ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient, notamment, leur origine, leurs mœurs, leur situation sociale ou de famille, leur croyance ou leur religion, leur handicap, leur état de santé, leur âge, leur sexe, leur réputation, les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard ou leur situation vis-à-vis du système de protection sociale. Il leur apporte son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne prise en charge. ». Tous les professionnels de santé prêtent d’ailleurs serment en ce sens et se doivent d’adopter cette même attitude de respect et de tolérance envers les individus qu’ils soignent. Cependant, dans des environnements multiculturels, les soignants peuvent se voir confrontés à la barrière de la langue ou à des incompréhensions de la part de leurs patients, aux codes de communication différents. Dans ce type de circonstances, les infirmiers et infirmières sur le terrain doivent trouver des moyens de se faire comprendre tout en respectant le fonctionnement de l’autre.
Adaptation aux différentes cultures des patients chez les professionnels de santé
Les professionnels de santé, qu’il s’agisse des infirmières, des médecins et des soignants en général, savent que la culture influence la perception des soins et de la mort de manière générale. Ils doivent alors adapter leurs prestations et leurs services aux différentes cultures de leurs patients : dans certaines sociétés, par exemple, les médicaments et les soins d’hygiène ne peuvent être prodigués que par un membre de la famille. Les soignants sont formés pour écouter les patients, a fortiori ceux dont ils ne partagent pas les codes de communication. Ils se doivent de ne pas les interrompre, de marquer des temps de silence pour s’assurer que leur interlocuteur comprend et de ne surtout pas montrer de signe d’impatience ou d’agacement.
Méthodes pour communiquer en cas de différentes cultures entre patients et soignants
En cas de différences culturelles importantes, le premier réflexe consiste à parler en anglais, une langue internationale ayant énormément de locuteurs dans le monde. Si cette démarche ne suffit pas et que l’une des deux parties ne comprend pas l’anglais, il existe des programmes spécifiques permettant de faire intervenir des traducteurs et interprètes issus de la culture du patient. Ce dernier peut alors retranscrire un résumé des propos de l’infirmière ou traduire ses paroles en direct. Par ailleurs, si le problème entre les deux parties se situe au niveau religieux, les patients peuvent aussi faire appel à un homme de foi afin d’agir en fonction de leurs croyances. Le soignant doit alors les respecter et s’adapter aux souhaits de la personne qu’il soigne.
Pour mieux comprendre les dispositions culturelles et mentales de leurs patients, les infirmiers savent aussi mettre leur jugement de côté : ils ont intérêt à se renseigner sur les us et coutumes de leur patient afin de s’exprimer avec des termes qu’il comprend et de proposer des solutions adaptées. Dans certaines cultures asiatiques et africaines, par exemple, les personnes malades ne peuvent pas prendre de décisions entre deux propositions de traitement car elles se fient à la personne disposant du savoir nécessaire, en l’occurrence le soignant. Mieux vaut donc se présenter à eux avec un plan d’action plutôt que de leur demander leurs préférences. De même, certains sujets peuvent rester tabous, comme la sexualité, les mictions ou encore les pertes de sang. Les soignants peuvent alors avoir à s’excuser auprès de leur patient avant de les aborder.
Pour mieux comprendre et communiquer avec les individus dont ils prennent soin, les infirmiers peuvent aussi se renseigner sur l’ethnopsychiatrie. Cette discipline, encore assez récente, se base sur des données culturelles afin de traiter des patients « présentant une symptomatologie à fort codage culturel », se plaignant, par exemple de sorcellerie, d’envoûtement ou encore de maraboutage.
Sources :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000033490730
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