Gros plan sur la pratique du « thanadoula » en fin de vie - Odella.fr

Pour de nombreuses personnes, le terme « doula » se réfère à l’accouchement, mais saviez-vous qu’il pouvait également être associé à la fin de vie et au deuil ? Le thanadoula, ou doula de fin de vie, est un professionnel en mesure de répondre aux besoins des patients en fin de vie et de leurs proches. Explications. 

Qu’est-ce qu’une thanadoula, ou doula de fin de vie ? 

Dans la plupart des pays occidentaux, la mort est un sujet tabou. Pourtant, évoquer la mort avec la personne en phase terminale et ses proches peut les soulager tous deux et contribuer à ce que les souhaits ultimes soient honorés. C’est justement le rôle d’une thanadoula. Ce professionnel non médical propose d’accompagner les personnes en fin de vie et leurs familles dans leurs derniers instants, en leur apportant non seulement un soutien psychologique, mais aussi en les aidant à organiser des funérailles personnalisées. Son but est aussi d’offrir au cercle familial proche l’opportunité de se réapproprier ce moment de vie, en contribuant à soulager sa peine et en l’aidant à entreprendre le « travail de deuil ». 

La doula de fin de vie doit être formée afin de pouvoir exercer ce métier, répondre aux besoins de ses patients et avoir la capacité d’aborder avec eux des questions délicates. Elle doit aussi disposer de certaines qualités humaines, comme l’empathie, la bienveillance, la compassion et l’écoute. Il n’existe néanmoins aucune certification officielle. La thanadoula peut intervenir aussi bien à domicile, qu’en maison de retraite ou en milieu hospitalier. 

Un concept vieux comme le monde 

Pour retracer l’histoire des doulas, il faut remonter à la Grèce Antique. A l’époque, le terme faisait uniquement référence au soutien moral et pratique apporté aux femmes enceintes, durant l’accouchement et par la suite. Il ne s’agissait pas de sages-femmes à proprement parler, mais plutôt de femmes expérimentées ayant déjà donné la vie. S’il a fallu attendre les années 2000 pour véritablement entendre parler du concept de thanadoula, ce dernier est lui aussi très ancien. En effet, des personnes ayant accompagné des personnes en fin de vie en aident d’autres à traverser cette épreuve, en leur procurant du soutien et de la compassion, et ce, depuis toujours. 

Pour autant, à l’heure d’aujourd’hui, si les doulas de naissance sont parvenues à se faire une place dans la société, le recours à une doula de fin de vie peine encore à se démocratiser, malgré différentes formations qui émergent à travers le monde. Tout cela évolue doucement, mais sûrement, et il y a fort à parier qu’à l’avenir, de plus en plus de personnes souhaitent reprendre le contrôle sur les décisions qui concernent leur vie et leur mort. 

Une pratique encore marginale en France 

Dans l’Hexagone, il est plutôt complexe de trouver une thanadoula, rares étant les personnes habilitées à accompagner la fin de vie. La profession n’en est qu’à ses prémisses. Néanmoins, certains organismes proposent désormais des formations pour devenir thanadoula, preuve que cela évolue. A contrario, le métier est en pleine expansion dans d’autres pays, comme aux Etats-Unis, en Angleterre, au Canada, en Australie et au Mexique. De son côté, la Suisse vient de lancer une formation certifiante de doula de fin de vie. La pratique, qui contribue à faire reculer le tabou de la mort et du deuil, devrait donc progressivement s’imposer sur le territoire national.

(Crédit photo : istock)