Identifier le syndrome de glissement chez votre proche âgé peut sauver sa vie. En effet, ce phénomène est souvent très peu connu dans la société, pourtant ses conséquences sont graves. Il est alors indispensable pour les proches d’une personne âgée, de connaître ce syndrome, les symptômes associés et la manière dont ils peuvent agir ou réagir. Qu’est-ce que le syndrome du glissement ? Comment se manifeste-t-il ? Explications.
Syndrome du glissement : définition
Le syndrome du glissement peut être assez flou pour beaucoup de personnes. Pourtant, ce syndrome porte bien son nom.
Le syndrome du glissement se définit comme l’état de détérioration rapide de l’état physique et surtout mental d’une personne âgée. Généralement, un facteur déclencheur initie ce changement. Ce glissement est parfois associé à d’autres pathologies, chez des personnes fragilisées.
On estime d’ailleurs que les personnes âgées de plus de 70 et 80 ans sont particulièrement touchées par ce syndrome. Livi indique que 1 et 4 % des personnes hospitalisées touchées par ce trouble sont situées dans cette tranche d’âge. L’issue de ce syndrome est souvent terrible. Il aboutit à un décès dans les jours ou semaines qui suivent dans 80 à 90 % des cas.
Le syndrome du glissement est aussi appelé “suicide inconscient“. En effet, la personne en souffrance se laisse peu à peu “glisser”. Cela signifie qu’elle perd le goût de la vie, sans pour autant être dépendante.
Syndrome du glissement : les causes
Il s’avère nécessaire de comprendre les origines possibles du syndrome du glissement. Comme évoqué plus tôt, un élément déclencheur est à l’origine de ce trouble psychique et physique.
Bien que chaque cas soit différent et identifiable grâce à l’accompagnement d’un professionnel, le syndrome du glissement peut être déclenché par :
- L’annonce d’une maladie grave et incurable ;
- Une opération invalidante ;
- Un accident traumatisant et le contexte de cet accident ;
- La perte du conjoint ;
- La perte d’un proche ;
- L’isolement ;
- L’emménagement en Ehpad ou en maison de retraite et donc le déménagement du domicile, cocon sécurisant et lieu de tous les souvenirs ;
- Le stress et l’anxiété liés à l’âge ;
- Etc.
Connaître les causes possibles du glissement est important pour vous permettre, en tant qu’aidant, professionnels de santé, ami, connaissance, proche, d’agir ou de prévenir les personnes concernées.
Syndrome du glissement : 11 signes à connaître
Il peut arriver que le syndrome du glissement soit confondu avec un état dépressif ou une déprime passagère. Par mesure de sécurité, soyez extrêmement attentif aux changements de comportement de votre proche âgé, aux événements de sa vie.
Dans un premier temps, le signal d’alerte le plus haut entoure une dégradation rapide de l’état général de votre proche âgé.
Ensuite, s’ajoutent :
- La fatigue intense ;
- La perte d’appétit entrainant dénutrition, anorexie, amaigrissement soudain et rapide. Mais aussi l’incapacité physique à ouvrir la bouche ou à avaler des aliments ;
- La déshydratation ;
- La désorientation ;
- La détérioration des capacités cognitives par manque de stimulis ;
- L’isolement volontaire se caractérisant par un mutisme, un repli sur soi ;
- Les sautes d’humeur ;
- Le refus de sortir du lit, de se lever, de bouger ;
- Le refus d’être soigné ;
- L’expression d’émotions négatives et d’idées noires : l’envie de mourir, d’en finir, de se suicider, l’envie de rejoindre le conjoint décédé, un ras-le-bol ;
- Etc.
Syndrome du glissement : comment réagir et agir ?
Vous avez le sentiment que votre proche se “laisse glisser”, voire se “laisse mourir” comme on pourrait généralement l’entendre dire.
Tout d’abord, faites preuve de compréhension, d’empathie et surtout ne projeter pas votre inquiétude, votre peur, vos angoisses ou votre colère sur votre proche. Ce qu’il vit semble difficile, il peine à trouver du sens à son existence à la suite d’un choc. Vieillir demeure stressant, épuisant. Prendre conscience de sa perte progressive d’autonomie, voire ses amis perdre la vie à tour de rôle, perdre la mémoire, ne plus pouvoir faire certaines activités qui lui tiennent à cœur… autant de changements qui influent considérablement sur l’estime qu’a votre proche de lui-même, sa confiance, son humeur, sa détermination à se battre.
Vous êtes dépassé par la situation, ne savez plus quoi dire ou quoi faire ? Faites appel à un professionnel, comme son médecin généraliste et un psychologue. Les traitements anti-dépresseurs ne sont généralement pas recommandés. Votre proche doit être pris en charge dans un établissement de soins pour que la gestion complexe de ce syndrome soit encadrée par :
- La prévention,
- Un traitement adapté à votre proche âgé,
- Les soins adaptés à son trouble ;
- Sa renutrition, réhydratation ;
- Un suivi personnalisé par un psychologue spécialisé dans le syndrome du glissement ou les troubles liés à l’âge ;
- Des séances de kinésithérapie pour stimuler le corps de votre parent et limiter la perte d’autonomie provoquée par son glissement ;
- Une prise en charge sociale.
Quoi qu’il en soit, il est recommandé de prévenir plutôt que de guérir. Si vous voyez votre proche changer d’attitude d’un seul coup, soyez réactif et ne laissez pas trainer la situation. S’il souffre du syndrome du glissement, il pourra être sauvé, accompagné, soutenu, épaulé. S’il s’agissait simplement d’une déprime passagère ou d’un trouble autre, vous aurez de toute manière pris une bonne décision.
(Crédit photo : iStock – Thanasis Zovoilis)