Non loin de Saint-Nazaire, sur la côte ouest, la ville de Saint-Joachim a décidé de se lancer dans un projet ambitieux : lier protection de son cimetière municipal et protection de l’environnement. Soucieuse des enjeux écologiques, la commune a ainsi voté en 2021 pour un projet de construction d’une canopée solaire au-dessus de son cimetière, qui débutera en 2024 et aboutira en 2025. L’objectif ? Protéger les tombes des intempéries, tout en produisant de l’énergie, qui servira aux habitants.
Lumières sur ce projet innovant.
Une ville contrainte de s’adapter aux éléments
Construit en 1970, le cimetière actuel de la ville remplace son prédécesseur, originellement situé proche de l’Église. Rapidement en manque de place, la commune a fait le choix d’en construire un nouveau. Mais, située sur la côte et non loin de la mer, la ville est en fait bâtie sur le marais de Brière. Elle est donc fréquemment confrontée à des dégâts des eaux, des affaissements de terrain, et classée zone inondable. Une partie de la ville se retrouve donc en partie inondée quand vient l’hiver, et, bien sûr, le cimetière n’est pas épargné. De nombreuses familles doivent faire face à des tombes inondées, inaccessibles et endommagées. Il fallait donc trouver une solution pour permettre aux proches de se recueillir en toute saison, et pour protéger les tombes des dégradations causées par les fortes pluies. Depuis toujours, les habitants de Saint-Joachim doivent faire preuve d’adaptation pour apprivoiser les éléments et apprendre à cohabiter avec ces derniers. C’est donc dans cette optique que le maire, Raphaël Salaün, a proposé en 2021 de recouvrir le cimetière des panneaux solaires pour le projeter des inondations. Les travaux débuteront dès l’été 2024, pour s’achever courant 2025.
Une volonté de construire utile
Si l’objectif initial concerne la protection des tombes, la commune à souhaiter donner encore plus de sens au projet, en y ajoutant une dimension écologique. Ainsi, plutôt que de simplement recouvrir le lieu, la mairie a choisi d’y installer des panneaux solaires, pour produire une énergie plus propre et plus respectueuse de l’environnement.
En 2012 déjà, la commune avait fait installer des panneaux photovoltaïques sur les bureaux de la municipalité, pour les alimenter de manière naturelle. Presque 10 ans plus tard, la ville poursuit sa démarche en votant la construction d’une canopée solaire au-dessus du cimetière. Mais cette fois-ci, l’électricité produite sera redistribuée aux habitants de Saint-Joachim, et contribuera également à collecter les eaux de pluie, pour alimenter le centre sportif, situé proche du cimetière, et ainsi prévenir les inondations.
Un projet citoyen avant tout
Construit avec et pour les citoyens, ce projet hybride et innovant est porté par les associations Brier’energie et Recit, et bénéficie du soutien de la Fondation de France et de la municipalité, qui participe en finançant une partie du projet, à hauteur de 3,35 millions d’euros.
Sondés sur le sujet avant que les travaux ne débutent, 97 % des habitants s’étaient dits favorables au projet : « Pour moi, c’était très intéressant d’avoir un projet commun », s’enthousiasmait Éric Broquaire, président de l’association « Brier’energie ». C’est en effet la dimension collective qui semble avoir conquis les habitants de Saint-Joachim. Grâce à cet élan collaboratif et citoyen, ces derniers pourront bénéficier de l’énergie créée pour seulement 5 euros par famille, versés sous forme de contribution solidaire. Ainsi, l’été 2024 sera synonyme d’évolution pour la ville, qui verra son cimetière se couvrir de 5000 panneaux photovoltaïques. Ce projet de près de 8000 mètres carrés sera chargé d’abriter les visiteurs du cimetière et les tombes, et de fournir jusqu’à 1,3 mégawatt aux Briérons.
(Crédit photo : iStock / Ilias Katsouras jr)
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