Les familles sont de plus en plus soucieuses de l’environnement et cela, même lorsque cela touche à la mort. Ainsi, bon nombre d’alternatives écologiques sont proposées aux quatre coins de la France pour répondre à une véritable problématique environnementale : comment réduire l’impact du secteur funéraire sur la planète ? Parmi les options qui s’offrent à votre entreprise de pompes funèbres pour tendre vers une démarche éco-friendly : le cercueil écologique ou cercueil en carton. Toutefois, ce dernier doit respecter des normes strictes pour être proposé aux familles. Eclairage.
Une réglementation française autour des cercueils
Il faut noter qu’à l’échelle européenne, il n’existe aucune réglementation entourant les cercueils. En revanche, sur le territoire national, la fabrication des cercueils est strictement encadrée par plusieurs articles de loi.
Sans surprise, c’est le Code Général des Collectivités Territoriales qui gère le secteur funéraire. L’article R2213-25, modifié en 2018 indique que :
” Le corps est placé dans un cercueil muni d’une cuvette d’étanchéité respectant des caractéristiques :
1° De résistance ;
2° D’étanchéité ;
3° De biodégradabilité lorsqu’il est destiné à l’inhumation ou de combustibilité lorsqu’il est destiné à la crémation afin de protéger l’environnement et la santé.”
Ce sont alors les trois indispensables du cercueil. L’article R2213-27 évoque cette fois-ci le recours aux cercueils biodégradables :
” Les cercueils hermétiques doivent être en matériau biodégradable et répondre à des caractéristiques de composition, de résistance et d’étanchéité fixées par arrêté du ministre chargé de la santé après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et du Conseil national des opérations funéraires.
Ils doivent ne céder aucun liquide au milieu extérieur, contenir une matière absorbante et être munis d’un dispositif épurateur de gaz répondant à des caractéristiques de composition de débit et de filtration fixées par arrêté du ministre chargé de la santé après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et du Conseil national des opérations funéraires.
Lorsque le défunt était atteint de l’une des infections transmissibles dont la liste est fixée au a de l’article R. 2213-2-1, le corps est enveloppé dans un linceul imbibé d’une solution antiseptique.”
En résumé, le matériau utilisé pour fabriquer un cercueil doit répondre à ces trois besoins si tant est que ce dernier ait été validé, et certifié conforme au préalable par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
L’agrément du cercueil en carton
Plusieurs normes ont donc été créées pour encadrer la conception des cartions biodégradables.
Les matériaux utilisés peuvent être les suivants :
- le carton recyclé alvéolé (95% minimum en volume),
- le contreplaqué (3% minimum en volume),
- l’aggloméré, placage bois (1% minimum en volume).
A noter que la colle utilisée pour les fixations doit être biodégradable et conçue à base d’eau ou d’amidon de maïs. L’encre est fabriquée à partir d’eau.
L’AFNOR doit délivrer des certifications après avoir effectué des tests sur les cercueils en carton. Il s’agit alors des normes NF D80-001-1 et NFD80-001-3, quant à elle, plus spécifiquement dédiée à la crémation.
Toutes ces normes ont pour but de :
- Garantir l’hygiène lors du transport du corps durant la cérémonie des funérailles (les porteurs), mais aussi lors de la veillée funèbre.
- Rendre le cercueil fiable et performant dans le cadre de l’exécution des différents processus de manutention et de transport ;
- Permettre une biodégradabilité avérée lors d’une inhumation (un an);
- Respecter les spécificités et exigences liées à la crémation, notamment en matière d’hygiène, de matériau combustible sans danger lors de la crémation.
Lorsque vous vous munissez d’un cercueil en carton, il convient de vérifier auprès de votre fournisseur qu’il dispose des agrément 1998-1999 mais aussi des plus actuels ! Cette mention doit être précisée à l’aide d’une étiquette homologuée, sur tous les supports de communication et de publicité.
Les avantages du cercueil en carton
Diverses entreprises se sont lancées dans la fabrication de cercueils biodégradables.
L’un des avantages de ces cercueils est le coût. Les cercueils en carton sont bien moins chers que les cercueils en bois. Vous pouvez donc appuyer sur cet argument de vente auprès de votre clientèle qui déboursera entre 400 et 1000 euros pour les cercueils les plus personnalisables. Car en effet, les cercueils en carton peuvent eux-aussi être personnalisés par les proches endeuillés !
En matière de manutention, le cercueil en carton est bien moins lourd qu’un cercueil en bois. Il s’agit donc d’un confort non négligeable pour vos équipes et notamment pour vos porteurs, lors des funérailles. Cela permet toutefois de supporter jusqu’à 200 kilogrammes.
L’impact sur l’environnement est aussi intéressant. Les cercueils en carton ne sont conçus avec aucun solvant ou métaux, ce qui limite la pollution atmosphérique lors de la crémation, entre autres. Lors de l’inhumation, les composants du cercueil tendent à se dégrader plus rapidement (un an), tout en limitant l’empreinte carbone et la pollution des sols. A cela s’ajoute bien entendu le respect de certaines normes concernant le défunt, sa toilette, sa tenue mortuaire pour limiter la pollution.
Sachez également que vous n’avez pas le droit de refuser les cercueils en carton si tel était le choix du défunt. Le Ministère de l’Economie stipule que les familles peuvent porter plainte auprès des directions départementales de la protection des populations de leur région si une entreprise de pompes funèbres ou un crématorium refuse l’utilisation d’un cercueil biodégradable, conformément aux dernières volontés du défunt.
En France, plusieurs enseignes restent parmi les plus connues en matière de cercueil éco-conçus : AB Crémation, qui a obtenu la première homologation de l’AFNOR. Il existe également Eco-Cerc, certifié conforme aux exigences d’un cercueil en carton depuis 2014.
(Crédit photo : iStock)
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