écoute active fin de vie

La fin de vie fait l’objet d’une annonce officielle de la part du corps médical, qui décrète alors qu’un patient ne peut plus être sauvé par aucun traitement médicamenteux connu. Même si elle survient souvent à la suite d’une longue maladie, cette nouvelle représente un véritable choc moral et il semble très important de permettre aux patients d’exprimer leurs inquiétudes et leurs volontés dans ce moment douloureux.

L’importance de communiquer au moment de la fin de vie

L’annonce de la fin de vie d’un patient reste un moment pénible, autant pour lui que pour ceux qui l’aiment. Si elle ne constitue pas toujours une surprise, notamment lorsqu’elle est prononcée à la suite d’un cancer, par exemple, elle officialise le fait que le malade ne survivra pas et que ses proches doivent se préparer à le voir partir. Cette nouvelle fait donc naître de vives émotions chez le patient et son entourage mais réveille aussi parfois une véritable souffrance physique et morale. Il paraît ainsi très important de communiquer au maximum dans cette période délicate, notamment au sujet des dispositions à prendre concernant le malade. Ce dernier peut décider, par exemple, de solliciter une sédation longue et profonde jusqu’à son décès si la douleur devient trop intense. Dans les services de soins palliatifs, où sont placées les personnes en fin de vie, les soignants restent les plus aptes à écouter les malades pour mieux les aider à formuler leurs souhaits et exprimer leurs sentiments. Le fait de parler de ces préoccupations garantit une prise en charge parfaitement adaptée et le respect des choix du malade. La famille peut éprouver quelques difficultés à comprendre ces décisions, c’est pourquoi il s’avère primordial de mettre en place une communication bienveillante et honnête, afin de mieux traverser cette épreuve.

L’écoute active en fin de vie pour soulager la détresse du patient et de ses proches

Développée par le psychologue américain Carl Rogers, l’écoute active a pour but de verbaliser les émotions qu’une personne ne parvient pas à exprimer. Il s’agit d’une technique de communication basée, comme son nom l’indique, sur l’écoute, et qui s’emploie dans de nombreux domaines, de la psychologie en soins palliatifs jusqu’au commerce et au marketing. En posant des questions ouvertes, en instaurant des silences et en faisant preuve d’une grande empathie, cette méthode permet de mieux comprendre ce que ressent une personne et l’invite à l’exprimer librement. Celle-ci ne doit surtout pas se sentir jugée afin de pouvoir parler librement.

La fin de vie représente un moment crucial où il faut absolument échanger sur les sujets les plus importants avant le décès du malade. Des discussions fortes et profondes assurent à ce dernier de partir en paix et aident son entourage à mieux accepter et comprendre ses décisions. En dehors de la parole, qui demeure primordiale, il paraît aussi rassurant de se montrer tactile avec la personne en fin de vie : lui toucher et lui caresser la main, la prendre dans ses bras si possible… La priorité consiste à l’entourer de tout l’amour et la bienveillance de ses proches.

Comment pratiquer l’écoute active de la fin de vie ?

L’objectif de l’écoute active de la fin de vie reste d’encourager le malade à s’exprimer. Il faut donc prêter une oreille attentive à ses propos et surtout ne pas émettre de jugement face à ses arguments. Bien souvent, lorsqu’un patient en fin de vie commence à faire part de ses peurs, ses proches, par réflexe et pour se rassurer, répondent des phrases faussement bienveillantes comme « mais non, tu ne vas pas mourir ». Cette attitude bloque malheureusement l’expression du malade, qui ne se sent pas écouté car il sait que, malgré cette affirmation, son temps s’avère compté. Il peut donc s’enfermer dans le silence et la peur. De même, les aidants familiaux peuvent se trouver dans le déni ou ne pas vouloir parler de leurs angoisses concernant la fin de vie de l’être aimé. Ils préfèrent alors souvent se couper du monde en refusant toute communication.

Pour aider le patient à verbaliser ses sentiments et ses volontés, l’aidant doit se montrer capable d’entendre la souffrance exprimée. Afin de bien comprendre toutes les subtilités de la situation, l’astuce consiste à reformuler au maximum les propos du malade. Cette reformulation peut se faire de différentes manières : littérale, en répétant simplement ce qui vient d’être dit, par résumé, par déduction ou encore par clarification. Le silence revêt également une grande importance dans ces conversations difficiles, car il permet à tous les interlocuteurs d’intégrer ce qu’il se passe et laisse l’espace au patient pour prendre la parole quand il se sent prêt.

Sources :

https://www.parlons-fin-de-vie.fr/wp-content/uploads/2021/08/infographie_professionnel.pdf

(Crédit photo : iStock – manonallard)