On estime l’espérance de vie des aidants raccourcie de 15 ans en moyenne, et 30 % d’entre eux meurent avant la personne aidée.
Le risque de burn-out (épuisement professionnel) est une réalité fréquente au sein de la communauté des aidants.
Caractérisé par un épuisement physique, émotionnel et mental, le burn-out des aidants est causé par un état de stress chronique et une surcharge de travail. Celui-ci se manifeste insidieusement et n’est pas toujours détecté.
En tant qu’aidant, il est par conséquent essentiel de surveiller votre niveau d’engagement pour éviter cet épuisement et prendre soin de votre santé.
Votre proche a besoin de vous en forme !
Épuisement et burn-out chez les aidants : les risques sont réels
Ainsi, vous devez veiller à reconnaître les signes précoces de votre potentiel épuisement et prendre des mesures pour éviter son apparition ou son aggravation.
Voici quelques-uns des signes qui trahissent un investissement trop important :
- Épuisement physique et émotionnel
Si vous ressentez un manque d’énergie, des maux de tête fréquents, une irritabilité accrue, ou d’autres symptômes physiques et émotionnels, cela peut être le signe d’un niveau élevé de stress.
- Déshumanisation et culpabilité
Si vous commencez à voir le proche aidé comme une charge et moins comme une personne à accompagner, vous pouvez ressentir un sentiment de culpabilité.
- Santé physique détériorée
Si des problèmes de santé physique se manifestent (troubles digestifs, migraines, affaiblissement du système immunitaire), il est temps de lever le pied.
- Perte d’intérêt pour les activités et interactions sociales
Vous ne manifestez plus d’enthousiasme pour des activités qui vous étaient pourtant agréables avant ? Vous vous mettez volontairement en retrait de votre vie sociale ? Attention, le burn-out vous guette !
- Insomnie ou troubles du sommeil
Vous commencez à développer des troubles du sommeil ? Attention : un sommeil perturbé contribue à l’épuisement global.
- Négligence de soi
Si vous sacrifiez régulièrement vos propres besoins sur le plan du sommeil, de la nutrition, de l’exercice physique ou des loisirs, pour prendre soin de la personne que vous aidez, cela indique un déséquilibre dans votre engagement.
- Isolement social subi
Si la charge de vos responsabilités d’aidant vous empêche de consacrer du temps à vos amis, à votre famille et à vos activités sociales, vous pourriez souffrir d’un sentiment de solitude.
- Difficultés financières
Vous constatez que votre activité d’aidant impacte négativement votre budget, et que cela génère des problèmes annexes ? Voilà bien un signe que vous êtes probablement trop engagé.
- Sentiment de culpabilité ou de frustration
Vous ressentez souvent de la culpabilité, de la frustration, voire du ressentiment par rapport à votre rôle d’aidant ? Est-ce que vous n’êtes pas dépassé par la charge de travail et un trop-plein de responsabilités ?
- Baisse de productivité au travail
Si vous constatez une diminution de votre performance au travail en raison de vos responsabilités d’aidant, cela peut également être un signe de surcharge.
Pour mesurer votre niveau d’engagement, essayez de prendre du recul et d’évaluer objectivement votre situation.
Faites-vous évaluer par un proche
Il se peut néanmoins que l’exercice soit difficile à faire seul. En effet, le fait d’avoir la « tête dans le guidon » ne permet pas toujours d’avoir la disponibilité et l’objectivité nécessaires pour s’autoévaluer.
Dans ce cas, montrez la liste ci-dessus à votre entourage et demandez si l’un d’entre eux a remarqué certains des signes évoqués plus haut.
Si plusieurs de ces signes sont identifiés, il est temps d’aller chercher du soutien, que ce soit auprès de vos proches, de groupes de soutien, de professionnels de la santé mentale ou d’associations d’aide aux aidants (LIEN vers article « Aidant familial : X associations à connaître »).
Mesurez votre degré d’engagement avec l’échelle de Zarit
Une autre façon de mesurer votre degré d’engagement est d’utiliser l’échelle de Zarit.
L’échelle de Zarit : de quoi s’agit-il ?
L’échelle de Zarit, également nommée « inventaire du fardeau », permet de calculer de manière objective la charge (physique, émotionnelle, financière…) supportée par le proche aidant.
Il s’agit d’un test de 22 questions permettant d’établir votre niveau d’épuisement et de mesurer où sont vos limites.
Prendre soin de vous est essentiel pour maintenir un équilibre sain dans votre vie d’aidant.
Vous accorder des pauses à intervalle régulier, déléguer autant que possible certaines tâches, vous assurer de consacrer du temps à vos propres besoins et loisirs : des stratégies cruciales pour prévenir l’épuisement lié à votre rôle d’aidant.
(Crédit photo : iStock / Maskot)