Aider l’autre pour les actes du quotidien lorsqu’il est handicapé ou qu’il perd son autonomie peut sembler naturel : cela relève d’un acte d’amour, d’un engagement que l’on a sincèrement à cœur de tenir.
Mais être aidant en permanence, tout assumer sans se faire aider, comporte de grands risques de mener à l’épuisement. L’abnégation d’un aidant qui s’oublie et néglige sa propre santé le projette prématurément dans la posture de futur patient.
Qu’est-ce que le syndrome de l’aidant ? Comment identifier les signes de ce syndrome ? Quelques conseils de prévention.
Qu’appelle-t-on le “syndrome de l’aidant” ?
Les aidants sont souvent confrontés à des responsabilités importantes et constantes, ce qui peut entraîner une détérioration de leur bien-être général.
Le syndrome de l’aidant, également appelé « épuisement de l’aidant » ou « fatigue de compassion », fait référence à un état de stress physique et émotionnel qui affecte les personnes qui prennent soin d’un proche malade, handicapé ou âgé. Il s’agit en fin de compte d’une forme de burn-out propre à l’engagement d’un aidant.
Ce syndrome est souvent caractérisé par un faisceau de manifestations psychiques entremêlées, liées au surmenage : frustration, fatigue, colère, anxiété, dépression et perte d’intérêt pour des activités auparavant enthousiasmantes.
Quelles sont les causes du syndrome de l’aidant ?
Parmi les causes multiples du syndrome de l’aidant, on identifie en général :
- Le stress chronique
Prendre soin d’une personne en situation de dépendance peut être très stressant, surtout si cela se prolonge.
- Le manque de temps
Les aidants manquent de temps pour eux-mêmes, ce qui peut conduire à un sentiment d’épuisement et de frustration.
- L’isolement social
Les aidants peuvent se sentir seuls et isolés : ils passent la plupart de leur temps à aider leur proche et ont moins de temps pour leurs activités sociales.
- Les problèmes financiers
Les coûts associés aux soins de santé peuvent être élevés et ajouter une pression supplémentaire sur l’aidant.
- Le manque de soutien
Il arrive aux aidants de ne pas se sentir soutenus par leur famille, leurs amis ou les professionnels de santé : cela renforce le sentiment d’isolement et le stress.
Comment repérer un proche aidant qui souffre d’épuisement ?
Que vous soyez aidant vous-même ou que vous soyez proche d’une personne endossant ce rôle, il est important d’identifier les phénomènes et les symptômes qui peuvent mener au syndrome de l’aidant :
- L’épuisement physique et émotionnel
Noyés sous une pression constante, les aidants peuvent se sentir fatigués, déprimés, anxieux, irritables.
- L’isolement social
Souvent, les aidants, submergés par les responsabilités et en proie à des difficultés financières, s’écartent petit à petit de leurs amis, de leurs activités et loisirs habituels et de leur famille.
- La négligence de soi
Les aidants ont souvent tendance à négliger leur santé et leur bien-être, en sacrifiant leurs propres besoins au profit de la personne qu’ils aident.
- Le sentiment de frustration ou d’impuissance
La surcharge de responsabilités peut entraîner des sentiments de frustration et d’impuissance chez les aidants.
Comment éviter le syndrome de l’aidant ?
Le syndrome de l’aidant s’installe souvent de manière insidieuse. La personne aidante doit gérer de front l’accompagnement de son proche, sa vie de famille et sa vie professionnelle. La charge mentale est telle qu’elle a tendance à s’oublier complètement. L’état d’épuisement peut survenir sans que l’aidant s’en soit vraiment rendu compte.
Pour éviter le syndrome de l’aidant, voici quelques recommandations :
Prenez soin de vous
Prenez du temps pour pratiquer une activité physique, lire, écouter de la musique ou prendre un bain chaud. Ne négligez pas votre sommeil et votre alimentation.
Sollicitez de l’aide
N’hésitez pas à solliciter le soutien de votre famille, de vos amis ou de professionnels pour partager la charge, ou pour vous seconder ne serait-ce que ponctuellement. Renseignez-vous sur les groupes de soutien, les aides financières, et les services de relais ou de répit.
Recherchez des ressources
Renseignez-vous sur la maladie ou le handicap de votre proche : vous vous sentirez plus en contrôle et mieux préparé à faire face aux défis.
Fixez des limites
Respecter vos propres limites est crucial. Apprenez à dire non lorsque cela est nécessaire et à déléguer des tâches au maximum.
Maintenez des relations sociales
Pour éviter l’isolement social, restez connecté à vos amis et à votre famille et maintenez des activités extérieures.
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