Le décès d’un être cher est une étape bouleversante pour tout le cercle familial. La période qui s’en suit et le deuil font partie des moments les plus difficiles de la vie. La douleur générée par la disparition du défunt s’accompagne parfois de tensions entre les membres de la famille. Retour sur les conflits familiaux les plus récurrents et sur les façons d’anticiper ce type de situations.
Décès d’un proche : une période propice aux litiges familiaux
A la mort d’un membre de la famille, les émotions et la rancœur peuvent prendre le dessus et faire émerger des litiges, dont voici les plus courants.
Le manque d’implication lors des obsèques
La mort d’un être cher oblige à faire des choix et à s’organiser rapidement pour réaliser un grand nombre de démarches administratives avant les funérailles (déclaration de décès, contact des organismes concernés, organisation d’une crémation…). Il est fréquent que certains membres de la famille décident de prendre les choses à main et/ou de régler les frais d’obsèques, alors que d’autres sont totalement démunis ou sont tout simplement moins investis. Cette situation est susceptible de générer des conflits, voire des disputes.
Le manque d’investissement à l’égard de la personne décédée de son vivant
Sur le même schéma, il peut être reproché à certains membres de la fratrie de s’être peu impliqués lorsque la personne était encore en vie, de lui avoir peu rendu visite et/ou de ne pas l’avoir assez soutenu ou avoir contribué à son épanouissement. Les proches les plus bienveillants se sentent alors « lésés » et ressentent une forme de rancœur envers leurs pairs, jusqu’à parfois leur en vouloir profondément.
Le non-respect des directives du défunt
Que la personne décédée ait éprouvé le souhait d’une cérémonie civile, un rituel religieux, évoqué la volonté d’un cercueil en particulier ou encore d’une programmation musicale spécifique, les proches sont tenus de respecter ses directives. Il arrive que les membres de la famille soient en désaccord avec certains choix, comme le don du corps à la science, l’incinération ou le don d’organes, ce qui peut créer une rivalité.
Les conflits liés à la succession : les litiges les plus fréquents
En termes de conflits, ce sont ceux liés à la succession qui sont les plus fréquents. Le testament du défunt peut par exemple stipuler des mentions avantageant l’un ou l’autre des enfants, ce qui peut entraîner des jalousies et des contestations. Des conflits familiaux peuvent aussi apparaître au décès d’un proche quant à la gestion des biens en indivision, ou quant à la volonté d’un des indivisaires de quitter l’indivision.
Un des héritiers peut ne pas être d’accord avec l’estimation des biens de la succession et refuser tout dialogue. Il peut également simplement décider de ne pas répondre aux diverses sollicitations et, par son silence, bloquer la succession dans le seul objectif de porter préjudice aux autres membres de la famille. Enfin, la suspicion d’un abus de faiblesse lors de la rédaction du testament peut être source de contentieux.
Anticiper le décès pour prévenir les conflits de famille
A chaque situation conflictuelle, une solution juridique existe. Afin de résoudre les conflits familiaux le plus rapidement possible, il est conseillé de consulter au plus tôt un avocat, à même d’établir une stratégie de défense de ses intérêts. Ce dernier peut permettre d’apaiser les tensions et de résoudre les discordes à l’amiable. Le cas contraire, son rôle est de mener une action en justice.
Pour éviter d’en arriver là et limiter les rivalités fraternelles, l’idéal est d’anticiper son propre décès en laissant des directives claires à ses héritiers. Discuter avec ses enfants et communiquer ses dernières volontés en amont aux personnes concernées lors d’une réunion de famille sont autant de facteurs permettant de supprimer les différends familiaux et d’éviter tout malentendu. Par ailleurs, nommer de son vivant un liquidateur « neutre » pour sa succession plutôt que l’un de ses enfants peut s’avérer un choix judicieux pour limiter les disputes.
Evidemment, il est difficilement envisageable d’anticiper tous les conflits familiaux qui pourraient survenir après sa disparition, mais une chose est sûre : prendre le temps d’expliquer ses choix en matière de patrimoine, d’objets de valeur et de liquidités en diminuent les risques.
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