Né le 1er août 1936 à Oran, en Algérie française, Yves Saint Laurent a marqué le monde de la Haute-Couture par son talent et son esprit novateur. Disparu le 1er juin 2008 des suites d’un cancer du cerveau à l’âge de 71 ans, Yves Saint Laurent laisse derrière lui un patrimoine d’une valeur inestimable. Ses créations atypiques sont devenues aujourd’hui de véritables “must have” du quotidien. Retour sur la carrière du couturier.
Créateur du vestiaire de la femme moderne
La première collection Yves Saint Laurent voit le jour en 1962. Associé à Pierre Bergé, Saint Laurent a pour ambition de créer une collection à porter pour les femmes modernes. Il prend donc pour base les tenues dédiées aux hommes et les modernise. On doit donc au célèbre couturier :
- Le caban et le trench-coat, réinventés (1962) ;
- Le smoking pour femmes (1966) ;
- La veste saharienne (1967) ;
- Le tailleur-pantalon (1967) ;
- Le jeu de transparence dans les matières choisies ;
- La combinaison-short (1968).
En créant cette collection, Yves Saint Laurent a à cœur de redonner aux femmes le courage d’asseoir leur importance au sein de la société. Le créateur ne s’arrête pas là, puisqu’il souhaite sortir des cases de la Haute-Couture, dédiée aux femmes riches, et proposer des collections abordables pour toutes les femmes, qu’importe leur rang social. En 1966, YSL ouvre donc la première boutique de prêt à porter féminin portant le nom d’un grand couturier : Saint Laurent rive gauche. Cette initiative rencontre le succès. Plusieurs boutiques ouvrent alors dans la capitale française, mais aussi à New York et Londres.
Les muses et l’art comme inspirations
Yves Saint Laurent est connu pour son ouverture d’esprit. De ce fait, c’est tout naturellement qu’il fait défiler des mannequins noirs sur les podiums. YSL est l’un des premiers créateurs à le faire. Parmi ses muses noires se trouvent : Fidelia, Katoucha Niane, Amalia Vairelli, Pat Cleveland, Rebecca Ayoko ou encore Iman.
Au cours de sa carrière, bon nombre de femmes ont été inspirantes pour le créateur. On note par exemple Victoire, Paloma Picasso (considérée comme l’unique muse de YVS par Pierre Bergé), Nan Kempner, Diane Boulting-Casserley Vandelly.
YSL se démarque également par sa passion pour la peinture. En effet, le créateur puise son inspiration des plus grandes toiles, peintes par les plus grands artistes. En 1965, il créé les robes Mondrian, puis les robes pop-art l’année suivante. Parmi ses peintres favoris, il compte : Picasso, Van Gogh, Matisse, Cocteau…
Mais c’est à Marrakech qu’Yves Saint Laurent aime particulièrement créer ses nouvelles collections. En effet, le couturier s’y rend deux fois par an.
Il voue une profonde affection pour cette ville et plus particulièrement pour le jardin Majorelle, créé par le peintre du même nom, qu’YSL et Pierre Bergé rachètent. Le jardin botanique ouvre au public en 1980 et dévoile sa villa art déco, ses jardins fabuleux, ses couleurs vives.
Yves Saint Laurent : entreprise, fondation et musée
La fondation Pierre Bergé ouvre ses portes en 2004, deux ans après la fermeture de la maison de Haute-Couture Yves Saint Laurent. Cette fondation, créée par Pierre Bergé, a pour vocation de faire vivre l’œuvre d’YSL à travers le monde. Ainsi, la fondation conserve plus de 5000 vêtements de haute couture, 150 000 accessoires de mode, les croquis et dessins du couturier.
Grâce à cette conservation de patrimoine, la fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent expose à travers le monde. Six expositions ont été réalisées en hommage au couturier. Elle est d’ailleurs reconnue d’utilité publique le 5 décembre 2002. Deux musées dédiés à YSL ouvrent leurs portes en 2017 à Paris et… à Marrakech, ville si chère au cœur du créateur.
Par ce travail, la fondation fait perdurer le talent d’Yves Saint Laurent, 13 ans après sa mort. Le grand couturier est devenu un mythe qui survit au temps qui passe. Parfums, vêtements, bijoux, articles de luxe en tout genre, Yves Saint Laurent n’a jamais vraiment disparu.
(Crédit photo : Réginald Gray / Domaine Public)