Pour la deuxième fois ce mois-ci, partons à la découverte de trois hommes connus, trois histoires bien différentes. Un tour du monde, d’Amérique à la Bulgarie, découvrons les célébrités d’hier et d’aujourd’hui décédées un mois de février.
L’Indien d’Amérique : Genorimo
C’est en Arizona que Geronimo voit le jour, en juin 1829 sous le nom de Go Khla Yeh. La date précise de sa naissance n’est pas connue. Geronimo fait partie de la tribu des Apaches Bedonkohe.
Très respecté de sa communauté, l’origine du nom de Geronimo provient d’une bien triste histoire. En effet, en 1858, sa mère, sa femme et ses trois enfants sont tués par une armée mexicaine. Go Khla Yeh décide de se venger. Le 30 septembre 1859, il passe à l’action. Il faut noter que ce jour correspond à la Saint-Jérôme. Ainsi, les Mexicains imploraient ce saint pendant les représailles de l’Apache, soit “Géronimo“. Suite à cela, Go Khla Yeh décide de se faire appeler Geronimo.
Pendant de longues années après la découverte de l’Amérique, les Indiens ont été pourchassés par les colons présents sur leur territoire. Ainsi, des guerres éclataient entre les Amérindiens et les troupes américaines. Petit à petit, les terres indiennes étaient réduites aux réserves, parfois situées dans des territoires bien éloignés de leurs terres originelles.
Geronimo, dès 1871, négocie un traité de paix avec les Américains et obtient la création d’une réserve sur ses terres appelée : la réserve Chiricahua. Mais celle-ci est fermée cinq ans plus tard. Les Américains décident de déporter les Apaches vers San Carlos. Les années qui suivent, Geronimo enchaîne les évasions des réserves, se cache dans les montagnes, finit par se rendre, et ainsi de suite. Des meurtres sont commis, autant du côté américain qu’amérindien. D’ailleurs, les troupes américaines s’allient avec les Mexicains pour retrouver Geronimo. Pour mener à bien cette mission, les Apaches de San Carlos sont de nouveau déportés, en Floride. L’adaptation à ce nouveau territoire est terrible pour les Indiens, habitués à l’aridité et la sécheresse. Ils tombent malades, et finissent pas mourir en grand nombre. Pour la quatrième fois, en 1886, Geronimo décide de se rendre, las de se cacher perpétuellement. Les survivants de la réserve de Floride sont alors conduits en Oklahoma, où Geronimo devient fermier et chrétien. Il meurt le 17 février 1909 d’une pneumonie.
Le Bulgare Dobri Dobrev
Le 20 juillet 1914, Dobri Dimitri Dobrev voit le jour dans la commune de Bailovo (en Bulgarie). Son père, Dimitar, meurt au combat pendant la Première Guerre mondiale. Il vit alors avec sa mère, prénommée Katerina.
C’est durant la Seconde Guerre mondiale que le destin de Dobri Dobrev va prendre un réel tournant. Alors qu’il est à Sofia, un bombardement a lieu dans la ville. Un obus vient s’exploser à quelques mètres de Dobri Dobrev. Conséquence direct : le jeune homme devient malentendant. C’est alors qu’il décide de mener une vie minimaliste.
Tendrement surnommé “Grand Père Dobri“, Dobri Dobrev passe chaque jour des heures à arpenter les routes de la capitale pour se poster devant la cathédrale Alexandre Nevski de Sofia. Il y mendie de l’argent, car il souhaite financer la reconstruction des églises et monastères bulgares. Le moindre centime récolté était redonné. Très vite, Dobri Dobrev devient le Saint de Bailovo. Bien plus attiré par la spiritualité que les biens matériels, l’homme de foi vit très simplement dans l’extension de l’église Saint-Cyrille-et-Méthode dans les années 2000.
Le 13 février 2008, le mendiant le plus connu de Bulgarie perd la vie à l’âge de 103 ans.
L’Américain Malcolm X
Son nom est connu. Le prêcheur américain Malcolm X est né le 19 mai 1925 dans le Nebraska. Alors qu’il n’était même pas encore né, sa vie bascule. Sa mère, alors enceinte, est agressée par des membres du Ku Klux Klan venus s’en prendre à son père, absent. Quelques jours plus tard, Malcolm voit le jour en tant que 7ème enfant d’une famille de huit enfants au total. Très vite, Malcolm est surnommé Red, car il est roux et a la peau rougeâtre. En effet, sa mère est Antillaise à la peau claire, fille issue d’un viol commis par un homme blanc. Les drames s’enchaînent pour la famille de Malcolm. Alors qu’il n’a que 5 ans, les militants du Ku Kulx Klan reviennent chez lui à Milwaukee et mettent le feu à sa maison, sous le regard des forces de l’ordre, qui n’agissent pas. Cinq de ses frères et sœurs ont été assassinés par les militants, tout comme son père. La mère de Malcolm X finit en maison psychiatrique, chamboulée par tant de drames. Le jeune homme est alors confié à une famille d’accueil blanche, qui lui évitera alors la maison de redressement. Au lycée, il se démarque rapidement par ses brillantes capacités, insuffisantes toutefois, pour faire ce qu’il souhaite de sa vie, sa couleur de peau reprenant toujours le dessus. Il décide de partir à Boston rejoindre sa sœur Ella, où il poursuit une jeunesse rythmée par la délinquance : deal, cambriolage, violence, guerre des gangs. Malcolm X est finalement arrêté et condamné à 10 ans de prison en 1946. C’est durant cette période que le jeune homme se convertir à l’islam et passe son temps à lire et à s’instruire.
C’est une fois sorti de prison que Malcolm prend le nom de X, en référence au X inconnu en mathématiques. Aussi, il fait partie du Nation of Islam, et est alors recruté par les Black Muslims, fervents défenseurs de la séparation entre les noirs et les blancs. Mais les qualités d’orateur de Malcolm X le mène à sa perte, suscitant un sentiment de jalousie chez ses confrères de Nation of Islam. A la suite d’un pèlerinage à la Mecque, Malcolm X souhaite poursuivre son combat à l’international et prôner l’émancipation des noirs à travers le monde. En 1965, le 21 février, Malcolm X est assassiné, a priori, par trois membres des Black Muslims.
Trois destins, trois hommes liés par l’envie profonde de changer les choses. Trois personnes déterminées à mener à bien leur projet : celui de ne jamais abandonner face à l’adversité et de toujours aider son prochain. Malcolm X, Geronimo et Dobri Dobrev sont la représentation même de ces combats. Rendons leur hommage.
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