Le 6 juillet 2021, un grand nom du domaine scientifique nous a quittés : Axel Kahn. Celui qui a dédié sa vie à la recherche s’est éteint des suites d’un cancer généralisé. Retour sur ses combats, ses victoires, sa renommée, qui font aujourd’hui d’Axel Kahn un mythe.
La jeunesse d’Axel Kahn
Axel Kahn voit le jour le 5 septembre 1944 en Indre-et-Loire. Ses parents sont Jean Kahn-Dessertenne, le philosophe, et Camille Ferriot. Axel Kahn a deux frères tout deux reconnus : Jean-François Kahn et Olivier Kahn. Le premier est journaliste, le second est chimiste.
A l’origine, Axel Kahn développe un grand intérêt pour la religion. Il pense même à entrer dans les ordres. Mais la société dans laquelle il évolue le pousse à revoir ses choix d’avenir. En effet, le jeune garçon prend conscience des inégalités existantes. Il perd la foi.
C’est alors qu’il prend une toute autre direction en suivant des études de médecine et devient interne au sein des Hôpitaux de Paris.
Axel Kahn, le médecin, généticien
Axel Kahn obtient son diplôme et devient docteur en médecine avec une spécialité en hématologie et docteur ès sciences. Très vite, Axel Kahn devient chercheur à l’INSERM et se spécialise dans la biochimie. En 1972, Axel Kahn intègre le groupe de Jean-Claude Dreyfus au sein de l’Institut de Pathologie moléculaire de l’hôpital Cochin.
Axel Kahn concentre toute son énergie à effectuer des recherches sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l’expression des gènes par les sucres. Plus récemment, le scientifique étudie le foie et le métabolisme du fer.
De 1988 à 1997, Axel Kahn préside la Commission du génie biomoléculaire. Aussi, il est membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) à partir de 1992, et cela pendant 12 ans.
Parmi ses nombreux combats, Axel Kahn se déclare contre le clonage reproductif et thérapeutique, qu’il considère contraire à la dignité humaine. De la même façon, dans les années 2000, Axel Kahn s’oppose aux projets de tests génétiques effectués pour mettre en évidence une origine génétique de la pédophilie et des tendances suicidaires chez les jeunes.
Axel Kahn, l’humaniste
Axel Kahn, tout au long de sa vie, tente de transmettre son savoir au plus grand nombre à travers la publication de nombreux livres de vulgarisation et de réflexion, principalement philosophique et éthique.
Ainsi, le scientifique fonde la revue Médecine/sciences en 1986. Il en est le rédacteur en chef pendant deux ans.
Axel Kahn se décrit donc comme un fervent humaniste. A ce titre, il est vice-président de l’association des amis de l’Humanité depuis 2003.
Alors qu’il voit ses responsabilités croitre au fil des années à l’INSERM, il n’a de cesse de s’engager auprès d’autres causes. Axel Kahn est ainsi :
- Membre du Comité consultatif national d’éthique en 1992 ;
- Président de la Commission du génie biomoléculaire auprès du ministère de l’Agriculture et de la Pêche depuis 1987 ;
- Membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de non-violence et de paix
- Membre au conseil scientifique de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques depuis 1998 ;
- Président du groupe de réflexion sur l’éthique de La Ligue nationale contre le cancer depuis 2004 ;
- Président de la Fondation internationale du handicap en 2007 ;
- Membre du Conseil des ministres en mars 2008 ;
- Membre de la commission présidée par Simone Veil, pour la révision du préambule de la Constitution française de 1958.
Axel Kahn, la fin de sa vie
Axel Kahn souffre d’un cancer des os depuis avril 2020. Alors qu’il est en rémission, le cancer refait surface et se généralise.
Le décès d’Axel Kahn est vécu comme un coup de massue bien que le scientifique ait multiplié les messages d’adieu sur les réseaux sociaux.
Depuis son hospitalisation du 19 mai 2021, Axel Kahn publie ses pensées sur la fin de sa vie, tout en sachant que la mort est proche. Le 6 juillet 2021, le scientifique s’éteint à l’âge de 76 ans. Il laisse derrière lui un patrimoine scientifique important, ainsi que trois enfants issus de son premier mariage.
(Crédit photo : Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons – CC-by-sa-3.0)