Le 6 septembre 2021, Jean-Paul Belmondo tirait sa révérence. La légende du cinéma français s’éteint à 88 ans. Une vague d’émotions secoue la France entière. Le 9 septembre, un hommage national à l’acteur a été organisé aux Invalides par le Président de la République Emmanuel Macron. Mais c’est aujourd’hui, le 10 septembre 2021, que les proches de Bébel lui disent au revoir à l’église Saint-Germain-des-Prés de Paris. Si son talent n’est plus à présenter, nous avons à cœur de partager quelques anecdotes sur Belmondo, représentatives de sa personnalité si attachante.
Bébel, son véritable surnom ?
Beaucoup le surnomment tendrement Bébel, pensant faire référence à son nom de famille. Toutefois, le véritable surnom de l’acteur est en réalité Pépel. En effet, il faut remonter à l’époque où l’acteur était encore apprenti au Conservatoire. Là-bas, il se lie d’amitié avec quelques figures du cinéma en devenir telles que Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort et Bruno Cremer. La légende raconte que Jean-Paul Belmondo portait toujours le même pull, usé par le temps. Cela rappelait à ses camarades Pépel Wasska, le rôle incarné par Jean Gabin dans Les Bas-fonds de Jean Renoir. Ainsi, Jean-Paul Belmondo s’est vu attribué le surnom de Pépel par ses pairs, surnom qu’il sera fier de porter car Jean Gabin était son idole.
Comment est-on donc passé de Pépel à Bébel ? Il s’agit d’une simple erreur de frappe.
Un boxeur au nez cassé ?
Très jeune, Jean-Paul Belmondo s’est passionné pour la boxe. D’abord, il la pratique en loisirs avant de s’essayer à une pratique professionnelle. Bon nombre de personnes s’imaginent donc que la gueule d’ange doit son nez à un combat de boxe qui aurait mal tourné. Il n’en est rien ! C’est lorsqu’il est enfant que Bébel casse son nez en chahutant d’une part, puis en étant puni pour avoir fait la sieste pendant les cours.
Un acteur inspirant pour le 9ème art
Poursuivons sur le physique de l’acteur en nous concentrant sur le 9ème art : la bande-dessinée.
En effet, bon nombre de personnages de BDs ont été inspirés du visage de de Jean-Paul Belmondo.
Parmi les héros bien connus, on retrouve le lieutenant Mike Steve Blueberry. Jean Giraud, à qui le projet de BD est confié, est fan de Bébel et se permet donc de prendre quelques traits de l’acteur pour dessiner le lieutenant, héros de ce western incontournable. Le dessinateur justifie son choix par le fait que Mike Steve Blueberry est la représentation parfaite de la personnalité de Belmondo.
En Italie, beaucoup de bandes dessinées appelées Fumetti, en noir et blanc, reprennent le visage de Belmondo dans leurs pages. Il y incarne le personnage de Goldrake, la version érotique de l’espion à la James Bond. Et ce n’est pas tout puisqu’on retrouve des personnages ressemblants à Belmondo dans les mangas japonais ! Lupin III de Monkey Punch et Cobra, de Buichi Terasawa semblent mettre en lumière des personnages importants aux caractéristiques physiques empruntées à l’acteur français.
Delon et Belmondo : amis ennemis ?
A l’annonce de la mort de son plus fidèle ami, Alain Delon est effondré et se dit même prêt à quitter ce monde.
Cette amitié très forte, qui a connu des hauts et des bas, les a même menés à se rendre au tribunal pour défendre leurs intérêts communs.
En effet, nous sommes en 1970 et Borsalino est la sortie cinématographique du moment. L’affiche du film est l’objet de toutes les attentions. Alain Delon et Jean-Paul Belmondo se donnent la réplique dans le film. Chaque nom doit apparaître sur l’affiche sauf que celui de Delon apparaît avant celui de Bébel. Pire encore, il semblerait que la maison de production appartenant à Alain Delon ait remplacé le nom de l’enseigne par celui de l’acteur. Il n’en faut pas moins à Jean-Paul Belmondo pour monter un dossier et passer devant le juge en justifiant un manquement au contrat. Il remporte la bataille face à Alain Delon deux ans plus tard.
Mais cette petite mésaventure n’a jamais séparé les deux amis, qui ont toujours poursuivi leur carrière l’un avec l’autre. Le Magnifique indiquera même dans une interview accordée au Figaro “Ça fait quarante ans qu’on court un marathon ensemble, et une fois ou l’autre, l’un est en tête et l’autre second. Mais ce qui compte, c’est l’arrivée, et nous arriverons ensemble. Nous passerons la ligne d’arrivée ensemble”, assurait Alain Delon. “Il n’y a jamais eu de rivalité entre Delon et moi. Nous n’avons jamais été fâchés. Il y a eu tout au plus quelques brouilles passagères, comme il y en a dans tous les ménages. Alain a toujours été présent dans les moments importants de ma vie”.
Belmondo et les César
Le talent de Jean-Paul Belmondo l’a amené à recevoir de nombreux prix dans sa carrière. En 1989, la légende du cinéma français est récompensé du César du Meilleur Acteur pour son rôle de Sam Lion dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch. Mais il créé la surprise en ne montant pas sur scène pour recevoir son prix.
En 2017, Jean Dujardin remet un César d’honneur pour la carrière de Bébel.
On apprendra que d’une part, Jean-Paul Belmondo estimait que le public devait être seul juge des récompenses attribuées aux acteurs pour leur performance dans divers films.
Enfin, on comprend que Belmondo était contre les César en rapport à son père, qu’il admirait tant. Paul Belmondo était en effet un sculpteur reconnu. Celui qui a été formé aux Beaux-Arts d’Alger puis de Paris a eu une carrière impressionnante. Cependant, il faut remonter à l’origine du trophée du César pour comprendre la réaction de l’acteur. César Baldaccini (1921-1998) est le sculpteur qui a créé le César. Il s’agit également du concurrent direct du père de Jean-Paul Belmondo, qui lui reproche de n’avoir que compressé divers matériaux, sans les sculpter pour réaliser le trophée. En hommage et en soutien à son père, l’acteur a toujours refusé de recevoir les prix confectionnés par César.
Pour rendre hommage à Jean-Paul Belmondo, une page commémorative a été créée spécialement pour l’acteur. Laissez-y une pensée, un mot affectueux, un souvenir pour faire vivre la mémoire de cet acteur français aussi talentueux qu’apprécié.
(Crédit photo : Wikimedia / Domaine Public)