Les marches du souvenir, ou marches blanches, constituent une étape importante dans le deuil des proches d’une personne disparue. Elles permettent de commémorer les défunts et de leur rendre hommage.

Des marches du souvenir pour rendre hommage aux défunts

Les marches du souvenir, plus connues sous le terme de marches blanches, sont des manifestations populaires silencieuses, organisées dans le but de rendre hommage à une ou plusieurs victimes d’un meurtre, d’un crime ou d’un fait divers. A chacune de ces marches, des milliers de personnes déambulent en silence dans les rues pour défendre des valeurs qui leur sont chères.

Au-delà de rendre hommage aux défunts, ces marches blanches ont plusieurs objectifs. D’une part, il s’agit de soutenir les familles en deuil. D’autre part, les participants cherchent à dénoncer un problème de société trop peu encadré par les pouvoirs publics avec une même voix, celle du silence.

Les origines de la marche blanche

Les marches du souvenir tirent leurs origines de la Belgique. Il faut remonter en 1996, année durant laquelle la population découvre avec effroi la sinistre affaire Marc Dutroux, impliquant de multiples viols et assassinats de jeunes enfants survenus quelques années auparavant. Les familles, parents, voisins et amis des jeunes victimes, tous profondément marqués par l’affaire, déplorent les manquements des institutions chargées de l’enquête. Ils se concertent et organisent alors un rassemblement sous la forme d’une marche en leur hommage.

Deux consignes sont imposées pour éviter toute récupération politique : se vêtir de couleur blanche et marcher en silence, comme symboles « de neutralité, de dignité, d’espoir et d’innocence ». Plus de 350 000 personnes répondent à l’appel le 20 octobre 1996 et défilent silencieusement dans les rues de Bruxelles afin d’apporter leur soutien aux proches des victimes. C’est ainsi que naît la première marche blanche. Depuis ces faits tragiques, le monde a pris pour habitude de rendre hommage aux défunts en organisant des marches de deuil, notamment dans le cas de décès survenus dans des circonstances douloureuses.

Comment se déroule une marche du souvenir ?

Une marche du souvenir ne répond à aucun protocole précis. Néanmoins, il est d’usage pour les participants de marcher en silence et vêtus de blanc. Cette couleur, symbole de pureté, illustre l’innocence des victimes, souvent des enfants. Les personnes qui y participent peuvent également tenir des ballons blancs et des banderoles dans leurs mains pendant la déambulation. Elles peuvent déposer des roses blanches et différents objets dans un lieu stratégique : peluches, cœurs, photographies, bougies, objets personnels ayant appartenu aux victimes… Les parents et les proches des victimes, eux, déambulent généralement en tête de cortège. Aucun slogan ne doit être entonné.

A noter que les marches blanches ont aussi leurs limites. Comme expliqué précédemment, tout doit être mis en œuvre pour éviter que les groupes politiques ne profitent de la résonance de tels faits. Par ailleurs, il est impératif de recueillir l’aval des familles. Lors d’une marche blanche, celles-ci sont exposées médiatiquement. Elles doivent donc en avoir fait le choix et ne pas y être contraintes, au risque d’aggraver le traumatisme vécu.

(Crédit photo : iStock)