Le 30 juin 2017, Simone Veil, femme politique française, s’éteint. Celle qui aura combattu toute sa vie pour diverses causes chère à son cœur, laisse derrière elle le souvenir d’une femme engagée et engageante. Quatre ans plus tard, rendons lui hommage.
Simone Jacob et La Shoah
Simone Jacob, de son nom de jeune fille, est née le 13 juillet 1927 dans une famille juive originaire de Lorraine. Son père, André Jacob est architecte et sa mère, Yvonne Steinmetz, est tricoteuse lorsque les temps sont durs. Simone Veil a deux sœurs : Denise et Madeleine, ainsi qu’un frère, Jean.
En pleine France de Vichy au début des années 40, Simone Veil et sa famille se rendent à Nice, alors en zone libre. Ce n’est que temporaire puisqu’en 1944, alors qu’elle se promène avec une amie, Simone Veil est arrêtée et contrôlée par la Gestapo. Très vite, toute sa famille est déportée à Auschwitz-Birkenau. Elle perd son père ainsi que Jean, qui ne reviendront jamais des camps de concentration. Denise est déportée à Ravensbrück, camp duquel elle reviendra à la fin de la guerre. Avec sa mère et Madeleine, Simone Veil est déportée dans un autre camp à Bergen-Belsen, en juillet 1944. Sa mère y meurt du typhus. Le 15 avril 1945, les Britanniques libèrent le camp. Simone et Madeleine en ressortent vivantes. Elles retrouvent également Denise.
A son retour du camp, Simone Veil apprend qu’elle est diplômée du baccalauréat, qu’elle passe en cachette avant d’être déportée. Elle entre alors à la faculté de droit où elle rencontre son futur époux : Antoine Veil. Ensemble, ils ont trois fils : Jean, Pierre-François et Yad. 12 petits-enfants voient le jour.
Simone Veil s’impose comme un symbole de la Shoah. Elle et son mari sont d’ailleurs les précurseurs de l’amitié franco-allemande car Simone Veil a à cœur de distinguer les Allemands des Nazis responsables de la Shoah.
Simone Veil, un combat politique
Une fois diplômée, Simone Veil devient magistrate au ministère de la Justice. Plus tard, sous le régime de Valéry Giscard d’Estaing, Simone Veil devient ministre de la Santé. C’est la deuxième femme, depuis la fin des années 1940, à devenir ministre à temps plein.
En 1975, la Loi Veil est votée. Celle-ci permet l’interruption volontaire de grossesse, lorsqu’il s’agit d’une nécessité. Simone Veil est également à l’origine d’autres victoires politiques telles que les aides proposées aux mères en situation difficile, mais également la Loi anti-tabagisme. Cette loi vise à moins promouvoir les cigarettes, à interdire de fumer dans certains lieux publics mais aussi à émettre des messages de prévention des risques du tabac pour la santé. En 1979, Simone Veil quitte le gouvernement et devient présidente du Parlement européen. Simone Veil est à l’origine même de la Loi Jospin de 2000 visant à instaurer une parité dans les mandats politiques.
Le 20 novembre 2008, Simone Veil entre chez les Immortels, au siège numéro 13. Ce fauteuil était celui de Messmer, Racine et Claudel. Jacques Chirac lui remet son épée d’académicienne le 16 mars 2010. Cette épée comprend une gravure : le matricule de Simone Veil à Auschwitz.
Simone Veil meurt le 30 juin 2017, quelques jours seulement avant son 90e anniversaire. Elle est enterrée au cimetière de Montparnasse à Paris. Un an plus tard, cette figure politique entre au Panthéon, auprès de Jean Moulin, André Malraux, René Cassin et Jean Monnet. Simone Veil est la cinquième femme à reposer entre les murs sacrés du Panthéon.
Pour rendre hommage à Simone Veil, rendez vous sur sa page commémorative et laissez-lui une pensée.
(Crédit photo : Marie-Lan Nguyen/Wikimedia/CC Commons By 3.0 )