Vieillir chez soi est un désir partagé par de nombreuses personnes, surtout lorsque l’âge avance. A cela s’ajoute les problématiques sociétales et démographiques de notre siècle. Les baby-boomers, ces nombreux enfants nés après la guerre, arrivent à l’âge de la retraite. Cela signifie qu’en France, une vague de seniors s’apprêtent à bénéficier d’une retraite, mais aussi vivre plus longtemps. La DREES prévoit qu’en 2030, les plus de 60 ans seront environ 21 millions en France. En effet, en début d’année 2023, l’INSEE a publié son rapport annuel sur les données démographiques du pays. Force est de constater que la population vit plus longtemps : 85,2 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Vivre plus longtemps signifie donc vieillir, avec ses réjouissances et surtout ses contraintes. La perte d’autonomie touche les personnes âgées, ce qui les conduit bien souvent à devoir emménager dans un établissement de soins. La DREES prévoit qu’en 2050, que plus d’un million de seniors devraient intégrer un Ehpad. Mais les places sont de plus en plus rares dans les établissements de soin, alors comment faire pour rester vivre chez soi le plus longtemps possible ? Comment se prémunir de la perte d’autonomie en adaptant son logement ?
Pourquoi adapter son logement pour vieillir chez soi ?
Il arrive que des seniors doivent quitter leur domicile car ce dernier n’est plus adapté à leur perte d’autonomie.
Par exemple :
- La maison comporte trop d’escaliers ou de petites marches ;
- Le lieu de vie n’est pas assez grand pour permettre de circuler en déambulateur ou en fauteuil roulant ;
- Il manque des barres de soutien ;
- La salle de bains comporte une baignoire ;
- L’étage n’est plus accessible, alors le senior n’a plus accès à des commodités ou sa chambre ;
- L’appartement est accessible mais sans ascenseur ;
- Etc.
Les raisons sont parfois multiples et dépendent du niveau de dépendance du senior et de son environnement.
Adapter son logement, c’est aussi se prémunir des chutes, première cause d’hospitalisation chez les séniors mais également de décès !
Un logement adapté permet donc d’y vivre en toute sécurité et surtout de garder une certaine autonomie et mobilité pour limiter l’apparition de la dépendance.
Quelles sont les adaptations possibles chez soi ?
Pour espérer vieillir chez soi, il faut écouter votre corps, vos capacités et prendre conseil auprès de votre médecin et de votre famille.
Tout dépend également de votre situation : êtes-vous locataire ou propriétaire ?
- Dans le premier cas, il conviendra d’effectuer quelques aménagements pour faciliter votre quotidien.
- Dans le second cas, vous pouvez envisager des travaux pour repenser votre domicile selon vos besoins.
D’une manière générale, adapter son logement grâce à des travaux importants, c’est :
- Installer des volets électriques ;
- Installer un monte-escalier ;
- Faire bâtir une rampe d’accès ;
- Remettre à niveau les pièces de la maison pour limiter les marches ;
- Créer une chambre au rez-de-chaussée ainsi qu’une salle de bains ;
- Elargir les portes pour qu’un fauteuil roulant puisse passer ;
- Retirer la baignoire pour y mettre une douche à l’italienne ;
- etc.
Les adaptations plus classiques et simples :
- Revoir le système d’éclairage ;
- Disposer des bandes lumineuses ;
- Installer des barres de soutien ;
- Se munir d’un réhausseur ;
- Acheter des fauteuils releveurs ;
- Investir dans un fauteuil de douche ;
- Opter pour des barrières de lit ;
- Revoir le mobilier pour que tout soit accessible facilement en fauteuil roulant, par exemple.
Quelles sont les aides de l’état ?
Maintenir les séniors chez eux le plus longtemps possible devient donc un enjeu de taille pour le gouvernement.
Alors, l’Etat a prévu quelques aides pour soutenir les personnes âgées dans ce maintien à domicile :
- Ma Prime Adapt’ : cette prime devrait voir le jour début 2024. Elle repose sur le même concept que Ma Prime Rénov’ à la différence que les travaux entourent l’adaptation du logement à la condition des personnes âgées ;
- Les aides de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) pour des travaux d’amélioration des logements privés. Les propriétaires ET les locataires peuvent faire cette demande d’adaptation du logement.
- Les aides des caisses de retraites, qui peuvent parfois soutenir financièrement les aménagements nécessaires dans le logement des personnes âgées ;
- Les aides des collectivités territoriales : aides, subventions ou prêts peuvent être accordés selon la situation de la personne âgée. Pour les propriétaires et les locataires. Dans ce dernier cas, il s’agira de l’APA, du PCH, etc ;
- Le crédit d’impôt, en cas de travaux entrant dans ce cadre.
Adapter son logement semble donc être un indispensable pour vieillir chez soi en toute sérénité et sécurité. L’objectif étant alors de reculer la perte d’autonomie, grâce à tous les dispositifs permettant de booster l’autonomie des seniors chez eux. Cette question doit se poser dès la cinquantaine (voire avant lorsque vous achetez un logement) pour anticiper au maximum sa fin de vie.
(Crédit photo : iStock)