La diminution de la masse musculaire fait partie des problèmes de santé inévitables qui s’amplifient avec l’âge. À partir d’un certain niveau, on parle de sarcopénie. Cette pathologie cause la perte de la masse et de la force musculaires, mais aussi la baisse des performances physiques. Elle concerne avant tout les personnes de plus de 50 ans et son évolution suit trois grandes étapes. Différents tests permettent de poser le diagnostic : examen clinique, test sanguin et mesure de la masse musculaire. 

Qu’est-ce que la sarcopénie ? 

Les multiples études sur le sujet indiquent que les humains commencent naturellement à perdre en masse et en force musculaire autour de 50 ans. Il s’agit d’un phénomène normal qui se développe avec l’âge, mais, à partir d’un certain stade, cette diminution des capacités musculaires devient pathologique et porte un nom : la sarcopénie. Cette dénomination provient du grec et signifie littéralement « perte de chair », ce qui illustre l’évolution de la maladie. Celle-ci fragilise la constitution générale et impacte, de fait, les performances physiques et motrices des patients. Elle participe d’ailleurs à augmenter le risque de chutes et de fractures chez les seniors, plus vulnérables et moins actifs.  

La sarcopénie se caractérise, en pratique, par un déséquilibre entre la production et la dégradation des protéines musculaires. Il n’existe pas encore de traitement pour guérir ce trouble, qui peut être influencé par différents facteurs : l’altération de la commande nerveuse de la contraction musculaire, une diminution des hormones anabolisantes dans le corps, des apports nutritionnels insuffisants, certaines maladies chroniques comme le diabète ou l’arthrite, ou même certains traitements médicamenteux. 

On estime que la sarcopénie toucherait entre 5 et 25 % des personnes âgées de 60 à 70 ans et jusqu’à 50 % des plus de 80 ans. Un examen clinique permet de poser le diagnostic dès l’apparition des premiers symptômes. La sarcopénie évolue selon un cycle de trois étapes : la pré-sarcopénie, la diminution de la masse musculaire et de la force musculaire ou des performances physiques, et la sarcopénie sévère. 

Différents stades de la sarcopénie 

Les trois stades de la sarcopénie dépendent, selon la classification européenne, de trois facteurs bien précis : la masse musculaire, la force musculaire et la performance physique. 

La pré-sarcopénie, qui correspond au premier stade de la maladie, se manifeste par une diminution isolée de la masse musculaire. La deuxième phase se caractérise par la baisse de la force musculaire ou des performances physiques. À ce niveau-là, le risque de handicap physique augmente. Enfin, le dernier stade de la maladie cumule les trois manifestations. Il s’agit de la sarcopénie sévère. Cette affection peut d’ailleurs provoquer d’autres troubles tout aussi handicapants, notamment sur les plans digestif et respiratoire. En effet, cette pathologie affecte tous les muscles, y compris les intercostaux, le diaphragme et ceux présents au niveau de la paroi intestinale. 

Symptômes de la maladie à surveiller 

Les premiers signes de la sarcopénie demeurent assez discrets et passent souvent inaperçus. Parmi les comportements à observer plus particulièrement, cette maladie se traduit, en premier lieu, par des difficultés répétées à monter les escaliers et un équilibre général perturbé. Les patients présentent aussi souvent des sensibilités au niveau des quadriceps et une baisse globale des réflexes de base. Ces symptômes indiquent une diminution de la masse musculaire qui, si elle n’est pas débusquée à temps, peut évoluer en sarcopénie.  

Diagnostic médical de la sarcopénie 

S’il n’existe pas de traitement médicamenteux pour guérir cette affection, elle doit toutefois faire l’objet d’un diagnostic médical, qui donne lieu à des soins pour apaiser les douleurs. 

Confirmer la sarcopénie implique de réaliser plusieurs types de tests. Tout d’abord, un examen clinique consiste à évaluer la performance physique. Il peut s’agir d’un test à l’effort, par exemple, au cours duquel les médecins analysent la vitesse de marche, le temps de montée d’un escalier ou encore le temps pour se lever à partir d’une position assise. 

Par la suite, un examen sanguin sert à déterminer le taux de protéines dans l’organisme. Cette évaluation mesure notamment la quantité d’actine et de myosine, à l’origine de la contraction des muscles. Enfin, les professionnels de santé peuvent mesurer la masse musculaire et la masse graisseuse à partir d’une IRM, par tomodensitométrie (TDM) ou par bio-impédancemétrie (BIA).

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