En 2020, la MatMut dévoilait les chiffres d’une enquête menée sur les aidants familiaux que beaucoup appellent également les “aimants”. Ces personnes dont le quotidien est voué à une personne âgée de leur entourage ou une personne souffrant de handicap, ont fait l’objet de quelques avancées ces dernières années, dont la reconnaissance officielle de leur statut aux yeux du gouvernement. L’étude révèle qu’un Français sur cinq était aidant, ce qui représentait déjà environ 11 millions de personnes sur le territoire, plus de la moitié étaient des femmes. 90 % de ces aidants accompagnaient alors un proche de leur famille. Si les situations personnelles sont différentes en tant qu’aidant, il est indispensable de se poser quelques questions pour simplifier son quotidien.

Quelles sont les aides dont je peux bénéficier lorsque je travaille ?

Dans un premier temps, il est essentiel de comprendre le profil des aidants familiaux. Si ce rôle n’est ni un métier ni une vocation mais un appel du cœur pour accompagner au mieux un proche dans le besoin, il faut aussi noter que 44% des aidants ont moins de 50 ans et 81% ont moins de 65 ans. L’étude MatMut révèle donc un point majeur : les aidants sont donc toujours actifs dans la vie. Une grande partie d’entre eux travaille encore et doivent concilier leur vie professionnelle avec leur vie personnelle et leur vie d’aidant.

Heureusement, le gouvernement français a pris conscience de cet enjeu, de l’importance du rôle des aidants dans la société puisque ces derniers permettent de limiter ou retarder l’intégration des plus âgés en maisons de retraite ou en Ehpad, là où les places sont déjà comptées.

Depuis 2020, par exemple, les aidants peuvent percevoir une aide financière nommée AJPA : l’Aide Journalière de Proche Aidant. Il s’agit d’une compensation proposée par l’état lorsque l’aidant met partiellement ou totalement sa vie professionnelle de côté pour pouvoir accompagner son proche. Des conditions d’attribution de l’AJPA sont évidemment requises.

Autre aide essentielle mise en place depuis 2017, le congé de proche aidant. Ce congé permet notamment à un salarié d’entreprise de pouvoir se mettre en congé pour aider un membre de sa famille en perte d’autonomie. Ainsi, il peut prendre un congé de trois mois pour prendre soin de son proche ou fractionner son droit au congé pour profiter d’un temps partiel. A noter que l’employeur n’est pas en droit de refuser ce congé.

Quelles sont les structures qui peuvent accompagner mon proche âgé ?

De plus, lorsqu’un proche voit son autonomie faiblir, il devient capital de s’intéresser dès les premiers instants à l’ensemble des organismes, des institutions dont l’activité permet d’accompagner les personnes âgées, en perte d’autonomie.

Il faut noter que ces structures sont là aussi pour soulager l’aidant ! Lui permettre de souffler quelques heures, de prendre du recul. Mais cela permet aussi de confier votre proche à des experts, capables de jouer un rôle majeur dans la stabilisation de l’état de votre proche, son bien-être, sa bonne santé mentale et physique, etc.

Lorsque le proche à accompagner est une personne âgée, il est sans doute utile de s’intéresser aux infirmières à domicile, aux services de ménage pouvant intervenir chez elle, mais aussi à la livraison de repas, la présence d’une auxiliaire de vie pour sécuriser les levers et les couchers, la toilette, les courses, etc. Le CCAS est d’une grande aide en matière de services à la personne âgée. En quelques jours seulement, vous pouvez bénéficier d’un renfort de qualité ! Une personne voire plusieurs rendent visite à votre proche âgé, prennent soin de lui, vous avertissent en cas de souci, et surtout vous permettent à vous de vaquer à vos occupations l’esprit plus léger.

Il est aussi utile de noter que vous pouvez demander l’hébergement temporaire de votre proche en maison de retraite, par exemple, lorsque vous souhaitez partir en vacances. Il existe l’alternative de l’accueil familial : votre proche est pris en charge par une famille agréée par le conseil départemental, qui prendra soin de votre parent le temps nécessaire.

Comment organiser mon temps d’aidant ?

Etre aidant est une charge mentale que beaucoup de personnes s’imposent naturellement, car il s’agit de prendre soin d’une personne que l’on aime, sans aucune condition.

Il est vital de se préserver, lorsqu’une personne se lance dans le rôle d’aidant. Se préserver signifie par exemple d’accepter les aides extérieures comme les services à la personne. Déléguer certaines tâches du quotidien permet de mieux concilier sa vie professionnelle, personnelle et d’aidant familial. Des professionnels dédiés et experts dans le domaine de l’accompagnement des personnes âgées sont là pour vous soutenir au quotidien. Il serait dommage de ne pas en profiter. Malgré tout l’amour, toute la bonne volonté que vous y mettez, malgré l’envie d’accompagner à 100% votre parent, votre santé mentale et physique est aussi importante.

Lorsque vous avez une grande famille, il ne faut absolument pas hésiter à demander l’aide et le soutien des autres ! Par exemple, vous pouvez tout à fait tenir un planning de visite à votre proche ce qui lui permet de passer du temps avec tout le monde, et aux proches d’effectuer des roulements. Dans cette situation, se serrer les coudes est un plus et permet de décharger beaucoup de pression, de pouvoir compter les uns sur les autres en cas d’indisponibilité, telle qu’un simple rhume !

Pour organiser au mieux votre quotidien d’aidant, il faut donc mettre en place des processus, des rituels, vous permettant de poursuivre votre vie sereinement. Les outils de téléassistance sont essentiels, l’adaptation du domicile à la condition physique de votre proche, limitent les accidents, ou réduisent tout simplement les conséquences graves en cas de problème.

Comment conserver un lien unique avec le proche ?

Comment conserver un lien fort avec son proche quand le quotidien est rythmé par de l’administratif, du soin, les courses, le ménage, les rendez-vous médicaux ? Et bien il faut pouvoir profiter de votre proche sans penser à tout ce qu’il reste à faire.

En faisant appel à de nombreux organismes, en comptant de multiples acteurs, véritables soutiens, vous vous libérez du temps pour revenir à l’essentiel.

Prendre le temps autour d’un café, aller se balader en ville, faire un jeu de société, regarder les albums photos, se rendre au restaurant… mettre sur pause quelques heures l’intégralité des “obligations” que l’on s’impose, qui n’en sont pas toujours. Profitez de votre proche âgé, profitez de ces moments de vie que vous pouvez passer ensemble, dans la maison de famille, dans l’intimité de votre cocon familial. Et tant pis si le ménage n’est pas fait à fond dans la chambre, tant pis si pour une fois, une lettre n’est pas postée immédiatement. L’heure est juste à cette bulle d’amour, ces souvenirs que vous créez ensemble, car avant d’être aidant, vous êtes une soeur, un frère, un enfant, un petit-enfant, rempli d’amour pour cette personne que vous voyez vieillir. L’entendre rire, la voir sourire, se délecter devant son plat préféré, saisir les moments d’émotions, contempler la joie dans ses yeux de vous savoir vraiment là, près d’elle, plutôt que de vous affairer pendant des heures à faire ce qu’elle ne peut plus faire… Ce lien si fort qui vous unit est unique et il faut savoir le préserver.

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