Devenir aidant familial est un choix reposant sur la volonté d’accompagner un proche en perte d’autonomie.
Cette nouvelle posture impacte considérablement la vie de l’aidant, qui met alors son temps et son énergie au profit d’une personne chère à son cœur pour rendre son quotidien plus simple et agréable.
Mais comment faire, pour mieux vivre le passage parfois brutal vers le rôle d’aidant familial ? Explications.
S’informer sur le rôle de l’aidant familial
Pour bien vivre la transition vers le rôle d’aidant familial auprès de votre proche, il est question de s’informer sur ce statut.
Les organismes de santé, les associations d’aidants sont autant de sources d’informations indispensables à votre bonne compréhension du rôle d’aidant, de ce qu’il implique réellement et des conséquences sur votre vie.
S’informer, c’est ne pas vous diriger tout droit vers l’inconnu bien que vous vivrez à votre manière, selon vos ressentis, ce nouveau rôle.
C’est aussi l’occasion de poser toutes vos questions, de lever le doute sur certains aspects du rôle d’aidant, d’anticiper certaines difficultés, de préparer votre nouvelle organisation quotidienne.
Adressez-vous également à votre entourage, il se peut que des proches soient aidants et qu’ils aient des conseils à vous adresser pour bien vivre cette nouvelle étape.
Se former auprès d’organismes reconnus
Il existe, en France, une formation dédiée aux aidants familiaux, gratuite et dispensée par l’association française des aidants.
Celle-ci repose sur 6 modules, et peut être suivie soit en ligne soit en présentiel.
L’occasion de mieux cerner les enjeux du rôle d’aidant et de profiter de conseils d’experts et de professionnels de la santé pour simplifier votre passage à l’action, vous sécuriser et sécuriser votre proche, prendre les bonnes décisions, offrir un accompagnement de qualité à votre proche, harmoniser votre vie professionnelle avec votre rôle d’aidant, etc
Voici les six modules abordés :
- Module 1 : Quand la maladie, le handicap s’immisce dans la relation au proche ;
- Module 2 : Être aidant : une posture, des besoins, des attentes et des limites ;
- Module 3 : La relation au quotidien avec son proche ;
- Module 4 : Trouver sa place avec les professionnels ;
- Module 5 : Comment s’y prendre avec son proche pour les gestes de la vie quotidienne ?
- Module 6 : Comment concilier sa vie d’aidant avec sa vie personnelle et sociale ?
En vous formant, vous optimisez votre accompagnement et encore une fois, vous renforcez vos connaissances sur le rôle d’aidant.
Comprendre l’importance de prendre soin de soi
Le rôle d’aidant est énergivore. Vous mettez en quelques sortes vie de côté, selon la pathologie et le degré de dépendance de votre proche (maladie ou handicap).
Dès lors, il est capital de prendre conscience, dès le départ, de l’importance de prendre soin de vous, de vous écouter, dans cette nouvelle vie d’aidant.
C’est en prenant soin de vous que vous prendre bien soin de votre proche. Alors, il est essentiel de prendre de bonnes habitudes dès le commencement :
- Vous reposer ;
- Poursuivre tant que possibles vos passions, vos activités ;
- Passer du temps en famille, entre amis, avec vos enfants ;
- Continuer à travailler si vous le pouvez ;
- Ecouter vos émotions, vos ressentis ;
- Ne pas négliger votre santé ou bien-être mental.
Ce n’est pas évident de se placer comme priorité lorsque vous avez en face de vous un proche dans le besoin. Pourtant, c’est en vous sécurisant vous-même que vous serez bien plus efficace à ses côtés. En conservant cette part de bonheur personnel, d’équilibre psychologique, vous rayonnerez sur lui.
Se faire aider dans cet accompagnement dès le début
Autre point important : l’importance d’être aidé sans attendre que cela devienne urgent.
En officialisant votre rôle d’aidant auprès du gouvernement français, vous êtes en mesure de bénéficier de nombreuses aides pour simplifier votre quotidien et le soulager.
Parmi les aides disponibles :
- Le droit au répit ;
- L’aide à domicile ;
- Le congé aidant ;
- L’AJPA ;
- Le droit à la retraite.
Ces aides sont autant financières qu’humaines. Mais ce sont aussi les aides auxquelles a droit votre proche qui vont vous soulager ! Notamment si ce dernier peut recevoir les services du portage de repas, d’une aide ménagère, d’une auxiliaire de vie.
Ainsi, vous organisez vos venues en fonction des jours de présence du personnel engagé ! Cela vous libère du temps, vous apprenez à déléguer certaines tâches pour vous concentrer sur celles qui ne peuvent vous concerner que vous, et vous passez du temps de qualité avec l’être cher.
N’oubliez pas non plus de solliciter l’aide de toute la famille, même s’ils ne sont pas aidants “officiels”. Ils restent des membres à part entière du cercle proche de la personne en perte d’autonomie, des aidants naturels. En instituant dès le départ quelques rituels de l’ordre de la routine, vous améliorez considérablement votre quotidien d’aidant. Cela passe par un roulement dans les jours de visite, un relai pendant les vacances, une répartition de certaines tâches (courses, balades, rendez-vous médicaux)…
Equilibrer dès le départ sa vie personnelle avec sa vie d’aidant
Enfin, pour bien envisager votre nouveau quotidien d’aidant, il est impératif d’équilibrer votre vie personnelle, professionnelle et celle d’aidant.
Vous pouvez déjà, si votre présence auprès de votre proche est nécessaire une bonne partie de la journée, adapter votre vie professionnelle. Sachez que vous pouvez demander un congé proche aidant à votre employeur, qui n’est pas en droit de le refuser. Mais vous pouvez aussi, s’il l’accepte (ce n’est pas une obligation), vous permettre de revoir votre rythme de travail, vos horaires, pour que vous puissiez cumuler votre travail ET votre rôle d’aidant.
Vous pouvez par exemple décider de consacrer vos après-midis à votre proche, ou une journée entière chaque semaine. A vous de voir.
Lorsque vient l’heure des vacances, le droit au répit intervient : vous disposez de fonds financiers pour engager un relai le temps de vos congés. Vous partez donc l’esprit léger en vacances en sachant votre proche entre de bonnes mains.
Transiter vers le rôle d’aidant peut être source de stress face au changement considérable de votre quotidien. Pourtant, en prenant de bonnes habitudes dès le départ et en acceptant de profiter des aides mises à votre disposition, vous prenez soin de votre santé physique et mentale et vous gagnez du temps ! Trouver le juste équilibre est indispensable pour vivre pleinement ce rôle d’aidant, et en tirer tous les avantages possibles dont celui de vivre une expérience enrichissante, remplie d’amour et de jolis souvenirs, avec votre proche.
(Crédit photo : iStock – Maskot)