Après avoir découvert les traditions funèbres des Etats-Unis, le voyage à travers la planète se poursuit pour découvrir les rites et coutumes funéraires du Mali et plus particulièrement du peuple dogon.
C’est en Afrique de l’Ouest, au Mali, dans une région nommée Pays Dogon que cette communauté s’établit. Avec près de 1 200 000 âmes sur le territoire, les Dogons suivent des rites funéraires traditionnellement découpés en trois temps. Explications.
Qui sont les Dogons ?
Les Dogons sont donc des Maliens. Ce peuple est avant tout cultivateur et forgeron.
Les hommes de cette communauté portent généralement le boubou, une tenue traditionnelle qu’ils appellent bogolan. Les femmes, quant à elle, portent le pagne et le boubou. La coiffure est très importante pour ce peuple, qui porte les cheveux assez longs, hommes ou femmes. De nombreux bijoux ornent leurs tenues, leur coiffure, leurs oreilles, et leur bouche.
Le peuple Dogon est aujourd’hui principalement de confession musulmane, bien que cette religion ait été longtemps refusée par les habitants. D’autre se veulent chrétiens.
La culture du peuple Dogon repose sur l’harmonie. Il existe des rites divers comme :
- Les femmes félicitent les hommes. Les hommes les remercient.
- Les plus jeunes saluent le travail des plus âgés quand ces derniers mettent en lumière les accomplissements des plus jeunes.
Les Dogons sont pour la majeure partie, monogames. D’ailleurs, l’épouse ne peut intégrer le foyer familial qu’après la naissance du premier enfant. Les femmes sont libres de quitter leur mari, après le mariage ou avant la naissance du premier enfant.
Des rites funéraires en trois temps chez les Dogons
Les traditions des Dogons autour de la disparition d’un membre de leur communauté sont réparties en trois phases bien distinctes :
- L’enterrement ;
- Les funérailles ;
- Le Dama.
L’enterrement des Dogons
L’enterrement d’un Dogon est très rapide. En effet, une fois décédé, le corps du défunt est lavé avant d’être enveloppé dans un linceul.
Par la suite, ce peuple du Mali a pour tradition de hisser le corps du défunt en haut d’une falaise sacrée, la falaise de Bandiagara, à l’aide de cordes puis ce dernier est emmené dans une grotte.
Lorsqu’il se trouve au sommet de la falaise, les habitants récupèrent la couverture dans laquelle il était enveloppé. Celle-ci servira lors d’une future cérémonie.
Les funérailles des Dogons
Chez les Dogons, les funérailles sont appelées Yimu Gono. Contrairement à la tradition française, où les funérailles ont lieu en même temps que l’inhumation ou la crémation, les obsèques maliennes tiennent place plusieurs jours, voire plusieurs mois après que le corps a été placé dans la grotte.
Durant cette cérémonie, les Dogons ont à cœur de créer l’équilibre entre les Vivants et les Morts. En effet, les endeuillés peuvent donc rendre hommage à l’être cher disparu tandis que l’âme du défunt peut voguer vers l’au-delà.
Le Dama chez les Dogons
Le Dama est une fête traditionnelle. Au Mali, il en existe deux :
- Le petit Dama,
- Et le grand Dama.
Le petit Dama est la cérémonie organisée régulièrement au sein du peuple Dogon. Elle a lieu lorsqu’une personne perd la vie.
Le grand Dama est au contraire la cérémonie organisée en grande pompe, environ tous les trois ou cinq ans, pour honorer l’intégralité des défunts disparus durant cette période. Durant cette célébration, une danse processionnaire est réalisée par le peuple. Ce grand Dama dure trois jours :
- Le premier jour de fête est le Warassegourou : la société des Masques ou société Awa “rencontre” les ancêtres. Il s’agit d’une communauté d’hommes intervenant notamment lors des funérailles. Celle-ci est empreinte de la religion des Dogons, fondée autour du culte voué au Dieu créateur Amma. Le soir venu, les masques quittent les lieux et se dirigent vers les endroits sacrés ;
- Le second jour est appelé Gonou-Dinrou. Durant cette journée, de nombreuses danses ont lieu.
- Le troisième jour est le Guime-boro-boro. A ce moment, ce sont uniquement les plus jeunes initiés qui célèbrent, tout en portant un masque noir.
Cette fête a un objectif : permettre aux âmes des défunts de rejoindre les ancêtres pour se réincarner. Les endeuillés ont aussi pour usage de fleurir les sépultures de leurs défunts, avec des fleurs fraîches.
C’est aussi la fin du deuil, marqué par de nombreuses interdictions pour les endeuillés et l’ensemble de la communauté, mais aussi des tabous qui n’ont plus lieu d’être. D’ailleurs, chez les Dogons, le terme “Dama” signifie “interdit” et même “lever le deuil”.
On comprend donc l’importance du deuil au sein de la communauté Dogon. Ce rituel, parfois sur plusieurs jours, tend à permettre aux âmes des défunts de rejoindre les ancêtres. Festif, le grand Dama remet les défunts au centre des attentions pour mettre un terme au difficile deuil qu’ont traversé leurs proches.
(Crédit photo : iStock)