Les gitans font partie du groupe ethnique appelé “Tzigane”. Cette communauté est présente dans le sud de la France, et la péninsule ibérique. Selon leur localisation géographique, les tziganes vont être appelés différemment. Quelle que soit leur origine, les gitans célèbrent autant la vie que la mort, autour de rites funéraires particuliers. Cette communauté insiste également sur l’importance de naître et de mourir chez soi. Eclairage.
La veillée funèbre
Dans la communauté gitane, les rites funéraires démarrent dès la veillée funèbre. En effet, il est d’usage de veiller le défunt trois jours et trois nuits après sont décès, sans aucune nourriture. D’ailleurs, dès le décès du défunt, la communauté tzigane ne doit plus prononcer son nom pour une durée d’un an.
Tout au long de cette veillée funèbre, les pleureuses sont présentes pour procéder aux traditionnelles lamentations. Aussi, on raconte des histoires emplies d’émotions pour rendre hommage au défunt.
La symbolique du feu
Le feu est important chez les gitans et d’autant plus lors d’un décès. Ainsi cette communauté tzigane a à cœur de multiplier les bougies, les feux de camp, tout au long de la veillée funèbre, jusqu’aux obsèques.
Aussi, la roulotte du défunt est amenée à être brûlée dans son intégralité, avec les biens personnels de l’être cher disparu. De nos jours, il est plus courant que la caravane soit vendue afin de financer les obsèques. La tradition gitane veut que l’on ne conserve rien du défunt, au risque de porter malheur. En effet, si l’on garde les affaires du défunt, son âme pourrait revenir hanter les vivants, selon les croyances populaires.
La sépulture du défunt
Grâce à l’argent récolté de la vente de la caravane du défunt, si celle-ci n’a pas été brûlée, les proches sont en mesure de financer la sépulture de l’être cher. Car celle-ci se veut richement décorée.
Si possible, les gitans souhaitent que le corps du défunt soit inhumé en position oblique, les pieds vers le bas. Les proches peuvent glisser dans la sépulture les objets personnels du défunt, caractéristiques de ce qu’il incarnait au quotidien. Cela peut même être de l’argent. Certaines cultures tendent à déposer une poupée dans le cercueil, afin d’occuper le défunt et empêcher son âme de venir tourmenter les survivants.
Une fois les obsèques terminées, lors de la chaque visite, les proches du défunt doivent y déposer un objet et des fleurs.
L’absence d’héritage
En France, l’héritage est une tradition, fermement encadrée par la loi. Toutefois, chez les gitans, la tradition veut qu’aucun héritage ne soit laissé aux proches du défunt. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sa caravane/roulotte et ses affaires personnelles sont brûlées (ou vendues).
En revanche, les proches sont autorisés à conserver un ou deux petits objets ayant appartenus au défunt. Ces derniers ne doivent pas avoir de valeur marchande mais plutôt une valeur sentimentale. Le but d’une telle action serait d’éloigner l’âme du défunt, que les gitans appellent “mulo“.
Chaque culture a ses propres traditions autour de la perte d’un être cher et la communauté tzigane ne déroge pas à la règle. Certains rituels demandent l’autorisation de la mairie, comme par exemple brûler la caravane, car cela nécessite une sécurisation du processus. Les rites funéraires gitans sont donc empreints de traditions fortes, qui perdurent dans le temps.
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