Le tour du monde des rites funéraires se poursuit. Cette fois, c’est un voyage de plus de 8 000 kilomètres que nous faisons pour nous rendre au Brésil, pays d’Amérique du Sud. L’occasion de découvrir les rites funéraires brésiliens et la manière dont la population perçoit la fin de vie, les funérailles de leurs proches, et le deuil. Quelles sont donc les coutumes brésiliennes autour de la Mort ? Explications.
Les funérailles brésiliennes : un moment de tristesse
De nombreuses cultures associent la fin de vie à un événement festif à célébrer. Célébrer la chance d’avoir eu une vie bien remplie, rendre hommage à ce que représentait le défunt de son vivant, transformer la peine en énergie pour faire honneur à l’être aimé.
Les Brésiliens se veulent moins festifs lorsqu’ils perdent l’un des leurs. En effet, ils considèrent davantage la Mort comme un événement triste, une douloureuse épreuve génératrice de peine, de pleurs, de lamentations. Bien que ces émotions soient communes à toutes les personnes en deuil, quelle que soit leur culture, les Brésiliens libèrent ces émotions lors des obsèques. Pour eux, ce n’est pas un moment de fête.
Le savoir-être lors des obsèques brésiliennes
En France, la coutume veut que l’on se présente à des obsèques vêtu de couleurs sombres. L’envoi de fleurs de deuil est aussi un rituel, tout comme l’organisation d’un repas après la cérémonie pour se soutenir les uns les autres.
Il en est tout autrement au Brésil, où les funérailles ont lieu dans les velorios, des lieux dédiés au deuil et à la commémoration. En effet, d’un point de vue vestimentaire, les Brésiliens ont pour coutume d’assister à des funérailles dans une tenue décontractée. Alors, il ne faut pas s’étonner de croiser des endeuillés en jean ou en basket.
De plus, l’envoi de fleurs de deuil n’est pas une coutume dans ce pays d’Amérique latine. Manger ou boire durant la cérémonie est même perçu comme un obstacle au deuil, alors personne ne vient les bras chargés de nourriture ou ne demande de quoi se restaurer, au risque que cela porte atteinte au défunt.
Les modes de sépultures brésiliens
En France, le nombre de crémations a connu une forte augmentation pour des raisons environnementales et financières, bien que ce chiffre semble se stabiliser depuis plusieurs années. Selon la Confédération des pompes funèbres et de la marbrerie, 40% des funérailles françaises sont des crémations.
Le Brésil est un pays majoritairement chrétien. Dès lors, cette population extrêmement croyante privilégie les inhumations plutôt que les crémations. Selon Anubis Group, en 2020, 72 % des décès brésiliens donnaient lieu à des inhumations.
Les obsèques du défunt ont généralement lieu sous 48 heures, un délai très rapide si on le compare à celui de la France (6 jours ouvrés maximum). Parfois, ce délai est même de 12 heures seulement ! Ils disposent de 24 heures ouvrées pour déclarer le décès aux autorités.
Des obsèques gratuites
Au Brésil, il apparaît que le service funéraire peut être gratuit si :
- La famille n’a pas les moyens de régler la facture de la cérémonie des funérailles.
A noter : en France, c’est aussi possible lorsque personne ne réclame le corps du défunt. Dans ce cas de figure, la mairie prend en charge les funérailles de la personne décédée. - Le défunt est donneur d’organes. Dans ce cas, la famille ne paie rien et reçoit même quelques cadeaux pour la soutenir dans son deuil : un voile, des bougies et quelques fleurs.
La douloureuse épreuve du deuil au Brésil
Les funérailles interviennent très rapidement après la disparition du défunt. Alors, les Brésiliens vivent un deuil anticipé, mais assez long.
Il est d’usage de recevoir l’aide des amis et de l’entourage proche du défunt dans les tâches quotidiennes. Sont aussi organisées quelques cérémonies de commémoration pour rendre hommage à l’être cher disparu, se réunir, se soutenir.
Les rites entourant la fin de vie au Brésil semblent donc se centrer sur la peine de perdre un être important. Peu de fantaisie, un service funéraire durant lequel l’attention est portée uniquement sur le défunt et le deuil engendré par sa disparition. Les Brésiliens ont à cœur de rendre un hommage digne et sincère à leur proche décédé, dans le respect de leur religion et avec l’envie de libérer leurs émotions.
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