Au Ghana, en Afrique, lors d’une cérémonie d’obsèques, le cercle familial fait appel à des danseurs dans le but de rendre hommage à la vie du défunt. C’est la « coffin dance » (danse du cercueil en français).
La « coffin dance » pour égayer la cérémonie funéraire
Si en Europe occidentale, les funérailles sont souvent associées à la tristesse et à la peine, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Les habitants du Ghana estiment qu’il y a une vie après la mort. Celle-ci est même synonyme de « nouveau départ ». Ainsi, lorsqu’une personne décède, des danseurs sont conviés à l’enterrement afin qu’elle puisse traverser cette nouvelle étape dans la paix et dans la joie. Ces derniers portent le cercueil tout en effectuant une chorégraphie sur une musique joyeuse, au rythme des percussions. Il s’agit de la « coffin dance ».
Ces danseurs ont même un nom : les « dancing pallbeares » (danseurs de funérailles en français). Leur but est de transformer les obsèques en un vrai moment de fête.
Une tradition qui s’est fait connaître durant la pandémie
Les « dancing pallbeares » sont connus à l’international depuis 2015. Cette année-là, une blogueuse du nom de Travelin Sister partage des images de l’enterrement d’un proche au Ghana mettant en scène ces danseurs. Quelques années plus tard, la BBC diffuse un reportage permettant au groupe de se faire connaître.
La tradition funéraire connaît toutefois un véritable engouement mondial durant la pandémie de coronavirus, notamment pendant le confinement. Les vidéos des « dancing pallbeares », teintées d’humour, comptabilisent alors des millions de vues. Sur TikTok, Instagram et Twitter, les internautes partagent des scènes d’accidents (chutes, accidents domestiques…) puis les fameuses vidéos des danseurs portant les cercueils sur la musique « Astronomia » de Tony Igy.
Sur fonds d’humour, ces partages en séries ont permis de démocratiser le concept de la « coffin danse ». Par ailleurs, dans un contexte particulièrement anxiogène, le groupe de danseurs a également servi de véritable mise en garde dans plusieurs pays, grâce au slogan « Restez chez vous ou dansez avec nous ».
Ghana : des cercueils fantaisistes pour rendre hommage aux défunts
La « coffin dance » n’est pas la seule tradition funéraire originale au Ghana. Ce pays possède une autre spécificité : celle de confectionner des cercueils fantaisistes pour rendre hommage aux défunts et les accompagner dans l’au-delà. Les artisans sculptent ainsi des cercueils en forme d’antilopes, de marmites, de camions, de livres, de fusées, de poissons…
Également appelés « abebuu adekai » (boîtes à proverbes en français), ces cercueils originaux existent depuis moins d’un siècle et symbolisent la vie ou la personnalité de la personne disparue. Si le choix du cercueil est souvent influencé par le métier du défunt (un pécheur dans un cercueil poisson, un chauffeur de taxi dans un cercueil voiture…), ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes sont enterrées sous la forme d’un animal, lequel représente le totem de leur famille. A noter qu’il ne s’agit pas seulement de cercueils mais de réelles œuvres d’arts. D’ailleurs, certains ont été exposés au Centre Pompidou et au Musée National d’Art Moderne de Paris.
(Crédit photo : iStock)